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Le Prince et la France chrétienne

Par Germain Philippe

Le 25 octobre 2020, Marine Le Pen s’est publiquement opposée à un Jean Messiha, établissant une incompatibilité entre l’Islam et notre République. Du coup ce haut fonctionnaire, délégué national aux études, a démissionné d’un Rassemblement national électoralement empêtré dans la démagogie démocrate. Et pourtant le chrétien copte, d’ascendance égyptienne, a raison contre la bretonne laïque. Il y a incontestablement incompatibilité entre la religion laïciste et le Coran.

Les nationalistes doivent tirer les conséquences de cette incompatibilité. La bonne réponse au Djihad culturel (autrement dit, l’Islamisation) nécessite une refondation de la laïcité républicaine. Une réelle refondation n’est envisageable que dans un cadre monarchiste. Oui politique d’abord. Oui la solution monarchique est la seule à permettre à la France chrétienne de mettre en œuvre, les trois moyens nécessaires au combat contre l’Islamisation. Trois méthodes distinctes faciles à énumérer. La plus expéditive d’abord, la re-migration1. La plus sûre ensuite, l’assimilation. La plus difficile enfin, l’intégration. La solution monarchique et une laïcité refondée permettent de combiner et renforcer ces trois moyens.

Oui la solution monarchique est indispensable car même si le pouvoir démocrate s’avérait capable – et il en est loin aujourd’hui – de stopper le robinet de l’immigration, celle-ci a dépassé le « seuil de tolérance ». Ah ! comme cette expression fait mal au « camp du Bien ». Et oui, c’est le Président François Mitterrand qui l’a utilisée et même quantifiée en 1989 : « le seuil de tolérance a été atteint dès les années 1970 où il y avait déjà 4 100 000 à 4 200 000 cartes de séjour à partir de 1982. » Il s’en mordra d’ailleurs les doigts. Au fait, le seuil de tolérance est à combien ? Il fut fixé en 1970, par l’Institut national d’études démographiques (INED), à 10% de la population.

Oui seule la solution monarchique est capable de refonder la laïcité et par là même, en mesure de résorber le dépassement du seuil de tolérance, par une politique (là aussi, politique d’abord !) de re-migration.

Une solution monarchique avec une laïcité refondée sur la base d’une France chrétienne. Mais qu’en pense le Prince ? Nous nationalistes intégraux, ne serions pas entrain de prendre nos rêves pour des réalités ? Pour le savoir, retour à son ouvrage Un Prince français.

Donc sur la formule – en forme de défi disent certains – de France chrétienne. Que pense le Prince, de cet héritage permettant de parler de Dieu aux musulmans ?

« Oui, la France est chrétienne. Cette conviction a toujours été celle des princes et des rois, bien avant De Gaulle. » Les étrangers le savent « Et la famille royale continue d’incarner la France. Malgré les aléas de l’histoire, les trois sont indissolublement liés dans leur esprit : le christianisme, la France et le roi… »

Il est vrai que pendant des millénaires, les peuples partageant la même cité trouvaient logique de partager aussi la même foi. L’Etat était tenu pour le gardien de cette foi commune. Cela fut aussi vrai de l’Egypte et de Rome que de la France d’Ancien Régime, ou de l’Israël biblique. C’est depuis le siècle des Lumières que nous avons une conception contractuelle et non plus fidéiste de la société. C’est ainsi que nous nous condamnons à ne rien comprendre à l’Islam moderne, qui reste attaché à l’idée que pour vivre bien ensemble il est préférable de croire aux mêmes choses et d’avoir les mêmes mœurs.

Mais revenons au Prince. Après l’affirmation de sa conviction sur : le christianisme, la France et le roi, citons le plus longuement car il souhaite la clarté de la pensée.

« Mais disons-le clairement : la France est d’abord un pays chrétien. Le christianisme reste la religion la plus pratiquée dans notre pays. Ce n’est pas non plus une religion parmi d’autres : nous lui devons ce que nous sommes. Nul ne peut ignorer cet apport historique et culturel, lié à son antériorité dans le pays. Bien des difficultés seront aplanies si les uns s’en souviennent et si les autres I ‘admettent. Encore faut-il qu’il y ait des dirigeants pour le rappeler. Sinon, les Français ne relèveront pas cet héritage et nous nous acheminerons vers la communautarisation du pays. Mais, étant d’un naturel optimiste, je reste confiant. Il y a à Marseille, des écoles catholiques où 80 % des élèves sont musulmans. Je conçois que cela puisse poser des problèmes, mais n’est-ce pas aussi le signe que les musulmans attendent de la France qu’elle reparle de Dieu ? Mais nous ne conjurerons les risques dont je parle qu’en étant sûrs de ce que nous sommes. Le vrai danger, c’est le doute de soi. »

Le prince nous amène à réfléchir sur la laïcité. La République, en France, se proclame laïque : c’est écrit dans la Constitution. Son évolution I’a conduite, dès 1905, à voter la loi de séparation des Églises et de l’Etat. Est-ce un acquis dont les héritiers de nos rois doivent tenir compte ? Qu’en pense le Prince ?

Germain Philippe (à suivre)

Pour lire les précédentes rubriques de la série «  L’Islam ennemi n° 1 bis », cliquer sur les liens.

  1. France, maison de la guerre
  2. Maison de la trêve et territoires perdus de la République
  3. Impact sur la France de la révolution islamiste de 1979
  4. Les beurs et la kalachnikov
  5. Le plan d’islamisation culturelle de la France
  6. Islam radical et barbarie terroriste
  7. Pas d’amalgame mais complémentarité
  8. Pôle idéologique islamiste
  9. Pôle idéologique des valeurs républicaines
  10. Face au djihad culturel : politique d’abord !
  11. Prince chrétien et immigration-islamisation

1 Ici utilisé comme les démographes de langue anglaise : « retour dans son pays d’origine » par des migrants.