Par Germain Philippe
La France, habilement passée par les frères musulmans du statut de « pays de la Guerre » à « pays de la trêve », la République laïque aurait dû dormir sur ses deux oreilles. C’est même ce que croyaient les nigauds du centre-droit sous le septennat libéral de Giscard d’Estaing (1973-1980). Voilà pourquoi, forts du soutien de Jean-Paul Sartre passé au maoïsme, les apprentis sorciers démocrates protégèrent l’Iman Khomeiny, guide politique et religieux des chiites d’Iran. Profitons de l’occasion pour rappeler aux aficionados de l’explication du monde par la clé ethnique, que l’Iran ( la Perse !) est un pays de souche indo-européenne, tout comme les celtes. Envahis par les arabes, les indo-européens iraniens adopteront l’Islam, mais en le transformant.
Mais revenons au chiisme.
C’est une scission des partisans d’Ali, récusant la légitimité du « califat », c’est-à-dire la direction politique et spirituelle des sunnites. D’où « l’imanat » des chiites dans lequel l’Iman est le descendant d’Ali et le guide infaillible de la foi. Le chiisme est une religion nationale qui a permis à l’Iran de sauver son identité. C’est la religion des pauvres, en révolte contre les exactions de leurs maitres arabes. Elle parle au cœur et prend des formes mystiques et charismatiques plus séduisante que le juridisme sunnite.
Ignorant superbement l’Islam, en 1978, les démocrates du pays légal jouèrent donc avec le feu. Leur religion laïque idolâtrant le Progrès sans limite, les poussa à soutenir la contestation progressiste du prolétariat intellectuel iranien. Celui-ci avait été crée par le Shah pour diffuser le règne des Lumières en Mésopotamie. Erreur, le Shah devint l’arroseur arrosé. Conscient de ne pouvoir entrainer les masses populaires, les intellectuels iraniens progressistes s’allièrent contre le Shah avec le clergé chiite, seul capable de fédérer les mécontents, les pauvres et … les femmes ( et oui, et oui ! ). Bien entendu les révolutionnaires progressistes, une fois le Shah renversé, entendaient se débarrasser de l’allié religieux devenu inutile. Le génie de l’Iman Khomeiny fut de renverser le schéma habituel des révolutions occidentales. Contre le parti intellectuel et le libéralisme bourgeois, il prit la tête des pauvres et une fois réussie la Révolution, mis en prison les gauchistes et les libéraux pour qui l’islam doit être dissocié de la politique. Tu parles, Khomeiny lui, pensait tout le contraire car « Si l’islam n’est pas politique, il n’est rien ». Retenons bien, chers compatriotes, l’islam est politique ou n’est rien !
Bien entendu les démocrates français n’y comprirent rien. Lorsqu’ils entendent Islam ils pensent islam et donc uniquement religion ; laïcité républicaine quand tu nous tiens… De toute façon les démocrates français pensaient que les sociétés musulmanes s’orientaient vers un progressisme inspiré du kémalisme turc, du baasisme syrien et irakien, du nassérisme égyptien, de l’américanisme du Shah d’Iran ou du socialisme algérien et voilà qu’ils assistaient hébétés à une incroyable renaissance musulmane. On ne leur avait pas enseigné une telle possibilité sur les bancs républicains de l’E.N.A. Mais pour apprendre la vraie vie, l’E.N.A. n’est pas la meilleure école. Alors, bètes comme leurs pieds, nos démocrates éclairés prédirent l’effondrement économique de l’Iran, un peu comme celui de la Grande-Bretagne suite au Brexit… En 2020 le régime iranien tient toujours !
Entre temps la République iranienne ( grâce à un référendum, oui, oui, à 98%) a victorieusement lancé des enfants fanatisés contre les blindés des sunnites irakiens ( guerre : 1980-1988). La République iranienne s’est même offerte une sucrerie en humiliant les États-Unis par le siège de leur ambassade (52 américains retenus en otages pendant 444 jours). L’U.R.S.S. a même du s’embourber dans le guêpier afghan pour éviter qu’un régime communiste allié ne soit renversé par les bandes khomeynistes.
Devant de tels succès l’Iman décida de transformer la « France – maison de la trêve » en base arrière pour la conquête du Maghreb.
Il recruta dans les mosquées et les centres culturels musulmans installés en France, les militants destinés à chasser les « hypocrites » qui gouvernent à Tunis, Alger et Rabat. En transformant la France en sanctuaire terroriste, la République iranienne a ainsi confirmé la vieille loi de l’empirisme organisateur comme quoi « la République en France est le règne de l’étranger ».
Dans les années Mitterrand, cette « stratégie d’infiltration de l’immigration » mise au point par l’Iman Koménie était-elle crédible ? Nous verrons prochainement que oui et quelles en sont en 2020 les conséquences inattendues mais dramatiques pour les français.
Germain Philippe
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