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Pôle idéologique des « valeurs républicaines »

Par Germain Philippe

Chaque jour le pôle idéologique islamiste grignote un peu plus de terrain. «Ils en veulent et ils nous en veulent», disait notre diplomate René Servoise !

Quelle réponse apporte le pôle idéologique des «valeurs républicaines» ? Ou plutôt,quel est son système cohérent de valeurs et son projet de société ?

Son système de valeurs a pour origine l’effondrement de la religion du Progrès (conséquence des grandes catastrophes écologiques) et l’échec des expériences marxistes. Il ne restait plus que « 1789 » comme base de repli du mythe révolutionnaire, d’où la réactualisation du vieux courant du « contrat social » du XVIIIe siècle. Il s’agit d’émanciper l’individu des déterminations qu’il n’a pas choisies : déterminations sociales, culturelles, familiales, voire naturelles (d’où genre ou gender en bon français et transhumanisme !). Pour cette doctrine, la nationalité française ne se fonde pas sur l’appartenance à un groupe humain déterminé, mais sur l’adhésion aux grands principes révolutionnaires comme l’égalitarisme, les droits de l’Homme et surtout le laïcisme, érigé en religion.

Et son projet de société ? Il est élaboré dans des sociétés de pensée (Ah, Grand Orient, Libre pensée, Terra Nova, Fondation Jean-Jaurès et syndicats de fonctionnaires ou d’instituteurs…). Il nécessite la construction d’un socle hégémonique susceptible de fonder un consensus. Pour cela, les idéologues républicains n’envisagent pas de s’opposer au pôle islamiste mais au contraire de s’allier avec lui ! Etrange ? Non car le contrôle des administrations de l’appareil d’Etat ne suffit pas au succès de leur projet. Il faut donc s’appuyer sur des minorités. D’où leur politique de réformes sociétales. En même temps, il importe de capter les voix des immigrés au travers d’un islamo-électoralisme.

L’affaire semblait facile. 

Reprenons ; En Algérie, la Troisième République avait soutenu l’Islam en favorisantla construction de mosquées jusque là inconnues en Kabylie. L’Islam, superficiel, y était encore pénétré d’animisme, voire, en certains lieux, de résurgences chrétiennes. En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat ne mentionnaguère l’Islam, alors que l’Algérie faisait partie de la République française. Puis en 1950-1960, les laïcistes s’étaient engagés activement dans la décolonisation. Dans la foulée de 1970-1980, ils avaient cajolé les immigrés censés être exploités à la fois comme ouvriers et non-européens. Puis pour les séduire, le pôle des valeurs républicaines, s’est rallié au modèle d’une société multiculturelle. Oui au différentialisme et Non à l’assimilation. Les immigrés étaient invités à s’installer en France sans renoncer à leur identité. Le laïcisme évolua alors vers le concept de laïcité ouverte, d’où d’inévitables entorses aux principes originels. L’Affaire des foulards, ressuscita en 1989 une vieille controverse : la laïcité républicaine consiste-t-elle à exclure les convictions religieuses de l’espace public (cachez ces calvaires !) ou à reconnaitre la pluralité des croyances et en assurer l’égalité (Ah sacro-sainte Egalité…) ? Le radical-laïcisme commença alors à se raidir sur des sujets symboliques, comme celui des caricatures de Mahomet, au nom de « la Liberté d’expression ».

Aie, aie, c’est là que commence les limites de la stratégie islamo-électoraliste, du pôle idéologique des valeurs républicaines. 

Car il faut avoir l’honnêteté de le reconnaitre, un musulman ne saurait s’intégrer à une société laïciste, sinon en apostasiant. La loi coranique commande toute son existence, publique et privée. Et oui, en demandant aux musulmans de devenir des républicains, on leur demande d’accepter nos lois, que fait et défait la volonté populaire. Autant dire qu’on exige d’eux I ‘abandon de la charia, donc de leur religion. C’est une évidence pour nous maurrassiens, dont l’histoire est la maitresse en politique. Nous savons que rarissimes furent les musulmans algériens qui acceptèrent d’abandonner le statut coranique au profit de la citoyenneté française – c’est-à-dire le code civil – comme leur permettait le Senatus Consulte de 1865. Rabâchons : Un musulman ne peut intégrer une société laïciste qu’en apostasiant

D’où l’énorme contradiction d’une République laissant s’édifier sur notre sol des mosquées, tout en parlant d’intégration républicaine (les laïcistes prennent-ils les mahométans pour des imbéciles ?). La laïcité républicaine prétend imposer à des musulmans ses catégories mentales, les dépouiller, subrepticement, de leur passé, couper leurs racines. L’orgueil laïciste croit que les valeurs républicaines sont supérieures à celles des autres. Particulièrement à celles des musulmans qui méprisent leur société matérialiste et athée. Alors oui, l’Islam radical s’en prend à la France chrétienne comme héritière de croisés, que d’ailleurs à l’époque ils nommaient les « francs ». Oui, oui, mais c’est bien à la laïcité républicaine quel’Islam culturel s’oppose sur le terrain, au quotidien.

La République est dans une impasse car face aux progrès du pôle idéologique islamiste, une refondation de la laïcité s’impose !

Cette refondation, la République est incapable de la réaliser car la Constitution de 1958, après celle de 1946, établit que « la France est une république laïque ». 

Oh que non disent les maurrassiens. Si effectivement la République française s’est construite autour du laïcisme ; la France elle, est chrétienne. En cela ils suivent simplement le comte de Paris, affirmant « J’ai toujours été convaincu que les nations avaient des vocations, qu’elles tiennent de leur histoire. Celle de la France est intimement liée au développement de la chrétienté : la foi n’a pas été seulement le ciment de notre nation, elle en a été le socle ». Est-il assez clair ?

Germain Philippe (à suivre)

Pour lire les précédentes rubriques de la série «  L’Islam ennemi n° 1 bis », cliquer sur les liens.

France,  maison de la guerre
Maison de la trêve et territoires perdus de la République
Impact sur la France de la révolution islamiste de 1979
Les beurs et la kalachnikov
Le plan d’islamisation culturelle de la France
Islam radical et barbarie terroriste
Pas d’amalgame mais complémentarité
Pôle idéologique islamiste