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Les « beurs » et la Kalachnikov

Par Germain Philippe

Aujourd’hui bien oublié, dans le second septennat Mitterrand, l’Iman Khomeiny tenta une stratégie de Djihad – guerre sainte – pour la conquête du Maghreb à partir de la France. Elle allait avoir des conséquences dramatiques que nous payons encore et la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans ,vient nous le rappeler. Pour comprendre l’engrenage, il faut se souvenir de pourquoi Khomeiny voulait cette conquête du Maghreb, comment il comptait s’y prendre et avec qui.

Donc, Pourquoi ?

Nous l’avons vu dans la rubrique France, maison de la guerre, il est impératif d’utiliser le bon vocabulaire si l’on veut comprendre l’Islam qui a désigné la France comme son ennemi. Nous avons vu qu’il ne fallait pas se laisser embrouiller par des ruses comme celle de la Maison de la trêve et c’est aussi le cas pour le terme Djihad. Tous les drogués au « pasdamalgame » nous expliquent que la « guerre sainte » des musulmans est spirituelle. Pauvres nigauds de démocrates ignorant que si le terme de Djihad a pu avoir une connotation spirituelle, ce n’est qu’a partir du XI° siècle, une fois l’expansion islamiste achevée. Les mystiques ont alors ajouté au Djihad une seconde signification, non plus belliqueuse mais spirituelle afin de se débarrasser de « l’ennemi intérieur », en réformant les mœurs. Puis des penseurs modernes (comme Sayyid Qutb, 1906-1966) trouvèrent au djihad une efficacité nouvelle ; spécialement dans les sociétés musulmanes (la maison de la Paix) il pourra désigner la lutte à mener contre des dirigeants musulmans agissant en contradiction avec la foi. Ces « apostats » méritent la mort. Le Djihad contre les « renégats » est permis afin de préserver le caractère musulman de la société. Voilà POURQUOI les chiites voulaient s’en prendre à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie avant de s’en prendre aux monarchies du Golfe.

Oui mais comment ?

Il s’agissait pour les chiites de transformer la France – soit disant maison de la trêve – en base arrière terroriste. Le milieu de l’immigration musulmane servirait de vivier de moudjahidine (combattants de la guerre sainte !) capables de se noyer dans les populations francophones du Maghreb. L’importance et la souplesse des moyens de communications entre les deux rives de la Méditerranée facilitaient les infiltrations. Ne parlons pas des doubles nationalités ni des familles à cheval sur la France et le pays d’origine.

Que d’atouts pour dupliquer ce qui se faisait avec un succès indéniable en Afghanistan. La lutte au Maghreb prendrait la forme d’un terrorisme nouveau, différent de celui pratiqué par les palestiniens, les kamikazes. Des jeunes fanatisés se sacrifieront dans des attentats spectaculaires avec la certitude d’accéder au paradis. Les stratégies les plus simples sont les meilleures !

Oui, mais avec quels acteurs ?

L’idée originale fut de s’appuyer en France sur les « beurs » comme on le faisait avec les talibans en Afghanistan. La chose était possible car les « beurs » (mot mis à la mode à l’époque par la gauche bobo), ces immigrés de la seconde génération, nés en France, n’avaient plus d’identité. Coupés de la communauté islamique par leur mode de vie et par l’ersatz de culture dispensé par l’élite médiatique du pays légal, les beurs ne parviennent pas à s’intégrer à la communauté française. Même s’ils se sentent parfois assez proche de notre mode de vie, ils sont incapables de le rejoindre et finissent par le haïr. Flottant entre deux mondes, les beurs se reconstruisent une identité à la façon des « black muslins » américains, (organisation fondée en 1930 et à laquelle Malcom X appartint). Ils sont incapables de rejoindre l’Islam traditionnel de leurs parents ayant constitué « l’immigration de travail » d’origine. D’ailleurs ils méprisent leur Islam traditionnel, intériorisé par la coutume dans une Algérie francisée, et c’est pourquoi les petits beurs se fabriquent un Islam révolutionnaire.

En revanche le fondamentalisme de Khomeiny répondait psychologiquement à leur angoisse identitaire. Moins authentiquement musulmans que leurs parents, les beurs se donneront l’impression d’être plus fidèles qu’eux à l’Islam en évacuant le contenu spirituel du Djihad. Comment ? D’abord par une révolte contre le matérialisme et la religion laïque, ensuite en s’opposant à l’Islam traditionnel de leurs parents qu’ils accusent de passivité. Voilà pourquoi les beurs se laissèrent si facilement endoctriner, enrégimentés par les prédicateurs iraniens venus en France. Sachons que les chiites sont estimés à un nombre se situant entre 150 à 250.000 sur le territoire français… Les jeunes beurs passés à l’apprentissage de la Kalachnikov et au principe du terrorisme islamique allaient donc pouvoir s’en prendre aux gouvernements du Maghreb et étendre l’influence Chiite sur les territoires sunnites. Voilà pourquoi la stratégie de l’Iman Khomeiny était non seulement crédible mais en passe de réussir.

Les chiites déroulèrent leur stratégie. Les démocrates français eux, n’y virent que du feu et continuèrent de s’emmêler les pieds dans le tapis d’une intégration républicaine de type « Touche pas à mon pote ». En revanche ce fut la panique dans la maison de la paix sunnite ! On le comprend… Les pays du Maghreb seraient les premiers touchés et viendraient ensuite les pays du Golf. Ils devaient réagir. Ils réagirent, et la France commença d’en payer le prix…

Germain Philippe (à suivre)

Pour lire les précédentes rubriques de la série « L’Islam ennemi n° 1 bis », cliquer sur les liens.

  1. France, maison de la guerre
  2. Maison de la trêve et territoires perdus de la République
  3. Impact sur la France de la révolution islamiste de 1979