Une citation de Jacques Bainville publiée par une section provençale d’Action française sur son réseau social a inspiré un commentaire de l’un de nos aînés que nous partageons bien volontiers ici avec nos fidèles lecteurs.
Jacques Bainville s’interrogeait ainsi en 1924 : « Est-il vrai qu’il faille enseigner l’histoire aux enfants sans qu’ils la comprennent et de façon à meubler leur mémoire de quelques dates et de quelques événements ? C’est extrêmement douteux. On ne s’y prendrait pas autrement si l’on voulait tuer l’intérêt. En tout cas, un âge vient, et très vite, où l’on a besoin d’un fil conducteur, où l’on soupçonne que les hommes d’autrefois ressemblaient à ceux d’aujourd’hui et que leurs actions avaient des motifs pareils aux nôtres ».
« La source bainvillienne est, à mon sens, parce qu’il s’en dégage une sagesse pure, simple et claire, la meilleure de toutes pour initier un esprit en formation à l’histoire et à la politique, à supposer que quelques-uns puissent réchapper du magma culturel informe actuel.
J’oserai, contre tous mes principes, dire un souvenir personnel : vers 14 ou 15 ans, quand j’allais chez ma marraine, chaque semaine, j’allais derechef dans sa bibliothèque. J’y avais déniché entre autres choses le journal de Jacques Bainville, en quatre tomes, je crois, couvrant la période 1900 à sa mort, en 1936.
Je l’ai lu et relu toute ma vie. Il y traitait d’histoire, de politique, de littérature, des choses simples de la vie. En toute chose, il avait énoncé son but, sa devise : ‘Notre seul but qui est de comprendre’.
Ce désir de comprendre me paraît aujourd’hui naturel à la jeunesse, lorsqu’elle ne se moque pas de tout. Elle aussi cherche à comprendre. Et Bainville comble ce désir, de sorte qu’on en retire une satisfaction que les années n’épuisent pas. J’en ai ruminé toute ma vie, les démonstrations et les formules.
Vous avez bien raison, chers amis aixois de le citer et de vous y référer.
Amitiés d’esprit.
Gérard Pol »