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Offensive turque contre les Kurdes: «la France devrait protéger la stabilité au Proche-Orient»

Par Charles de Meyer

L’intervention militaire d’Erdogan contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie affole les capitales occidentales. La France se retrouve face à ses propres contradictions et Charles de Meyer, président de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, plaide pour une réorientation stratégique décisive.

Présente depuis six ans dans le chaos syrien, l’ONG SOS Chrétiens d’Orient est aux premières loges de l’offensive turque dans le Nord-Est syrien, contre les bastions kurdes. Entretien avec son Président et cofondateur, Charles de Meyer, qui considère que l’on assiste à un désastre stratégique pour la France.

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Charles de Meyer: «Ce que je lui reproche, c’est de s’être embarquée dans une situation d’ambiguïté. Vous savez ce que disait le Cardinal de Retz: “on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens”. Aujourd’hui, la France devrait être la protectrice des chrétiens d’Orient et même la protectrice de la stabilité au Proche-Orient. C’est son rôle historique. Or, elle n’a plus les moyens de faire cette politique, car elle s’est laissée entraîner dans des alliances qui lui interdisent d’avoir une crédibilité dans sa parole et la marge de manœuvre nécessaire.

Ainsi n’a-t-elle rien dit quand les Turcs soutenaient des factions puissamment islamistes, qui commettaient des exactions dans tout le nord de la Syrie, notamment au nord d’Alep. Un rapport de l’Onu est paru, qui évoquait la poche d’Idlib comme le plus grand dépotoir à islamistes du monde. Or, dans cette poche d’Idlib, les forces turques possèdent des postes d’observation. La France n’a rien dit, n’a rien fait, et a reproché au pouvoir de Damas de faire la guerre à cette poche islamiste.

Deuxième problème: la France a fait le choix de s’allier au YPG, la branche syrienne du PKK à peu de choses près, le PKK étant classé terroriste par l’UE, la France et les États-Unis. La France a donc soutenu deux camps qui ne pouvaient aboutir qu’à se faire la guerre. Elle s’en est réduite à des pétitions de principe, qui n’est pas une stabilisation de terrain.»

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