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Bordeaux, quelle honte !

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L’université Montaigne de Bordeaux devait accueillir, le 24 octobre, Sylviane Agacinski pour y donner une conférence. Le titre choisi pour son intervention était « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique ». Des menaces ont été formulées et jugées assez crédibles pour que l’université annule cet événement, s’estimant incapable d’assurer la sécurité des personnes et des lieux. Les positions de madame Agacinski sont connues, elle est résolument hostile à la marchandisation du corps humain et s’oppose à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules ou en couple, ainsi qu’à la gestation pour autrui (GPA). Elle s’exprime et argumente avec un grand calme en face d’un micro, ou avec une plume précise, concise et efficace quand elle écrit. Bref, c’est intelligent et ça frappe juste.

L’université devrait, comme un prétoire ou une assemblée législative, être un lieu où tout est dicible, où nulle parole ne devrait être censurée pour aucune raison. La disputatio, cette joute oratoire où s’affrontent des thèses opposées, est une discipline qui existe depuis les premiers temps des universités, ceux des Thomas d’Aquin, des Pierre Abélard et de leurs confrères. La raison était conviée pour arbitrer ces oppositions, et la quête de la vérité la seule préoccupation de tous. Même si l’hypertrophie des ego a pu, parfois, détourner çà et là de cet idéal…

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