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SOUS-MARIN : Rebondir après la gifle anglo-saxonne

La gifle pourrait fonctionner comme une heureuse piqûre de rappel pour les dirigeants français, les invitant à arrêter de rêver, pour prendre les réalités internationales telles qu’elles sont.

Le 15 septembre 2021, les Français ont ressenti comme une gifle l’annonce de l’Aukus, ce traité stratégique dans le Pacifique, négocié dans leur dos par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’Aukus prévoit une coopération approfondie dans les technologies militaires de l’avenir, dans la cyberguerre et dans la guerre navale. Huit sous-marins d’attaque américains à propulsion nucléaire devraient être livrés dans le futur à l’Australie, pays qui bannissait jusque-là toute substance atomique sur son sol. Le contrat, gagné par la France en 2016, de livraison de 12 sous-marins à propulsion classique, tombait ipso facto, sans que les Australiens n’aient jugé utile de prévenir à l’avance les dirigeants français.

Infligée à un individu, une gifle crée de l’humiliation mais pas de dégâts corporels. La France est dans le même cas. L’humiliation a été cinglante pour le président de la République et son ministre des Affaires étrangères, à qui leurs homologues anglo-saxons n’ont cessé de mentir par omission. Pour l’industrie française, c’était en réalité un mauvais contrat, avec un mauvais client. Le dégât est donc négligeable pour Naval Group qui, à moyen terme, n’allait pas gagner la moindre marge sur ces sous-marins, dont la fabrication devait se faire sur des chantiers navals australiens. Le constructeur de Cherbourg a par ailleurs un carnet de commandes plein.

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