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Le président et l’histoire

Par Gérard Leclerc

Que notre président soit très présent dans le débat contemporain, à propos de questions de civilisation fondamentales, il conviendrait de s’en féliciter. Même si ce qui relève de l’ordre proprement politique se distingue de l’ordre philosophique, il existe une relation étroite entre les deux domaines. Par exemple, la France est-elle constituée d’un héritage qui se développe à travers le temps, ou doit-elle consentir à des mutations en contradiction avec sa propre histoire ? Chaque jour, nous assistons à des remises en cause de notre identité, conçue comme négative, source de discriminations incessantes et comme inscrites dans notre ADN. Nous devrions avoir honte de nous-mêmes et nous livrer à des exercices de repentance à l’infini. Ce en quoi nous sommes tributaires du courant qui traverse l’ensemble du monde universitaire américain et se répand dans notre propre université.

Récemment Emmanuel Macron donnait au Figaro un grand entretien sur la nécessité d’assurer au pays sa tranquillité menacée chaque jour par des violences, notamment à l’égard de la police. Et il ajoutait quelques considérations propres à rassurer ceux qu’inquiète la remise en cause de notre histoire. Pas question pour lui, ainsi qu’il l’avait déjà déclaré, de s’engager dans la destruction de statues, telles celles de Colbert, pour répondre à la rage des décoloniaux. Ainsi le président semblait aux antipodes des partisans de la déconstruction, préférant assumer notre passé, quitte à le considérer avec la distance critique nécessaire.

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