Par Olivier Perceval
Nous voyons s’exciter, depuis quelques temps, devant nous une marionnette à la fois inquiétante et pitoyable, un petit Hitler hystérique, lequel, non content de s’en prendre à nos alliés, en Lybie, en Grèce, en Syrie, en Arménie, se mêle de notre politique intérieure (mesures envisagées sur la réglementation de l’Islam, après la décapitation en pleine rue d’un Français en France) et insulte notre président. Il demande maintenant le boycott des produits français et compare le traitement des musulmans à celui des juifs sous les nazis. Malgré ces outrances, Il se trouve que cet ennemi déclaré de la France ne semble pas trop choquer nos camarades de l’Union Européenne sinon très timidement et du bout de lèvres, pas plus que ceux de l’OTAN, deux institutions sur lesquelles on ne pourra pas compter : L’UE parce que l’Allemagne, qui en est la principale composante, compte une forte communauté ottomane sur son territoire et fait payer l’Europe pour retenir les migrants (soi-disant syriens) derrière les frontières turques, L’OTAN, parce que la Turquie en est membre et que les États-Unis, pour des raisons géostratégiques, notamment face à la Russie, ne veut en aucun cas perdre ce précieux allié, quitte à avaler des couleuvres, en laissant les plus indigestes au vieux continent.
Le général Lecointre chef d’état-major des armées, a fait savoir récemment que notre armée devait se préparer à une guerre « symétrique », contrairement à celle « asymétrique » que nous menons dans le Sahel aujourd’hui. C’est dire si les militaires envisagent préventivement avec une certaine lucidité, un conflit avec une nation possédant des capacités militaires importantes, sans trop espérer bénéficier du concours de nos alliés ordinaires. Ce n’est pas par hasard que Florence Parly , ministre des armées, a annoncé publiquement l’équipement de nouveaux missiles de croisière à bord de sous-marins nucléaires d’attaque, capables de frapper n’importe où au milieu des terres d’un pays ennemi (sous-marin Suffren).
Irons-nous jusqu’à l’affrontement ? Probablement pas, mais rien n’est sûr aujourd’hui. Cependant, la tension s’accroit. Le nouveau sultan Erdogan, dont le pays est traversé par une crise économique et politique, a besoin d’un fédérateur externe. Niles États-Unis, on l’a vu, ni la Russie – trop proche et trop dangereuse, avec le tsar Poutine à sa tête qui ne ferait pas de cadeaux – ne conviennent. Tandis qu’en France, nous avons Macron comme président, qui se veut un diplomate des droits de l’Homme et de la mondialisation, et qui cherche toujours à concilier l’inconciliable.
Erdogan parie peut-être sur le côté « munichois » du pouvoir français, en montrant ses muscles devant un homme qui s’agite mais n’agit généralement pas beaucoup. D’autant qu’il dispose d’une troisième colonne avec la moitié des imams détachés en France 151 sur 301) qui sont sous son contrôle.
Reconnaissons quand même, une fois n’est pas coutume, que pour l’instant, la diplomatie française reste ferme vis-à-vis du grand turc, en livrant des rafales à la Grèce et en rappelant notre ambassadeur à Ankara. Mais peut-être faudra-t-il très prochainement relever encore d’un degré le curseur, le président aura-t-il le cran de le faire, lui qui parla récemment de notre appartenance solidaire à une même nation ? Il le faut, car à ce moment-là, il aura tout le pays derrière lui.