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La presse royaliste

Par Germain Philippe

​Triste nouvelle pour la nébuleuse maurrassienne. Effectivement la Société D’Exploitation Du Journal Monde et Vie a été déclarée en liquidation judiciaire par le Tribunal De Commerce De Paris. De fait, aucun numéro n’est paru depuis le début février. La rédaction en chef était assurée par l’abbé Guillaume de Tanouarn et ses dossiers de grande qualité, souvent novateurs, vont nous manquer. Nous regrettons déjà les éditoriaux acérés de notre ami Eric Letty, que nous lisions dans les colonnes d’Aspects de la France que Pierre Pujo lui avait ouvertes à la fin des années 1980. L’équipe dirigeante, composée de maurrassiens a-t-elle dit son dernier mot ? Espérons que non, mais dans l’immédiat c’est une pièce de perdue dans le dispositif actuel du « Nouvel âge du maurrassisme ». Cette disparition regrettable est l’occasion de tenter une description sommaire de la presse royaliste actuelle.

​La presse militante d’abord avec Royaliste, le bimensuel de la Nouvelle Action Royaliste dont Bertrand Renouvin assure l’éditorial. Son positionnement est bien connu ; c’est celui du monarco-gaullisme de gauche qui se veut patriote par opposition au nationalisme. Nous y retrouvons toujours avec plaisir la rubrique Idées de notre ami Gérard Leclerc qui participe depuis plusieurs années à l’Université d’été du mouvement école d’Action française. Depuis peu s’est constituée une nouvelle équipe de rédaction et une nouvelle maquette a été mise en place.

​Ensuite pour la presse militante nous trouvons bien entendu Le Bien Commun qui a relevé la succession d’Aspects de la France, transformée en Action française Hebdo puis renommé Action française 2000. Son rythme de parution est mensuel et la direction éditoriale est assurée par François Marcillac qui a ainsi pris la succession de Pierre Pujo et de maîtres illustres comme Pierre Boutang et Pierre Debray, même Gérard Leclerc par intérim vers 1970. Afin de ne pas perdre le rythme hebdomadaire des éditoriaux, François Marcilhac publie chaque semaine un éditorial politique sur le blog quotidien de l’Action française. Ainsi l’actualité est-elle analysée au plus près, grâce à la méthode de l’empirisme organisateur. Le rédacteur en chef du Bien Commun est Charles du Geai, qui constitue une équipe de jeunes rédacteurs à partir des talents qui remontent des CMRDS. Belle complémentarité avec le mouvement RN-CRAF. Voilà la nouvelle génération d’Action française issue des Manifestations Pour Tous et rodée dans les manifestations de Gilets Jaunes.

​Complétant la presse militante, vient le mensuel Politique Magazine, fondé par Hilaire de Crémiers – qui en reste le conseiller éditorial -, adressant le royalisme des familles et des provinces. Le nouveau rédacteur en chef est Philippe Mesnard, que nous avons connu à la lecture de la revue Réaction, puis aux Epées et enfin à la rédaction en chef de l’AF2000, n’hésite pas à injecter son tempérament « rock-rand-rol » dans les pages du mensuel qui ne cesse de se professionnaliser.

​Pour finir ce trop rapide tour d’horizon, évoquons la Nouvelle Revue Universelle qui sert de laboratoire d’idées au maurrassisme. Cette revue publie un véritable livre chaque trimestre ; soit un numéro spécial autour d’un maitre comme Maurras, Boutang, Debray et prochainement Bainville ; soit un dossier articulé autour de l’aggiornamento maurrasien, comme celui sur l’écologie, pour lequel le comte de Paris a montré son intérêt. La rédaction en chef de la NRU, véritable vitrine intellectuelle du maurrassisme, est assurée par Christian Franchet d’Espêrey.

​Non vraiment, la presse royaliste est encore très vivante ; heureusement car elle est très nécessaire !