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La France à la casse

La vraie violence n’est pas celle qui fait le plus de bruit, pas plus que la vraie casse n’est la plus spectaculaire. Les médias du système, critiqués avec raison par les Gilets jaunes, insistent sur les incendies, les pillages et les affrontements pour discréditer le mouvement de révolte populaire. Leur indignation fait sourire.La Ve République serait en danger parce que des voitures ont brûlé dans Paris, que des magasins ont été saccagés et des policiers molestés. C’est regrettable, en effet ; mais voilà des années que des centaines de voitures flambent les soirs de Saint-Sylvestre et que des boutiques sont mises à sac à la fin de toutes sortes de manifestations (en général, par les mêmes individus issus de certains « quartiers » de banlieue, que l’on voit survenir en fin de journée – sans gilets jaunes), sans provoquer le même émoi. Des années aussi que les anciens de 68 cultivent la nostalgie du bon vieux temps où ces enfants gâtés de la bourgeoisie parisienne lançaient pavés et cocktails molotov sur les flics en criant « Vive la Révolution ».Nos commentateurs télévisés ont-ils la mémoire si courte ? Ont-ils oublié aussi que cette République, qu’ils vénèrent aujourd’hui comme l’icône de l’Ordre, est née dans des flots de sang ? Et que la Cinquième du nom fut créée à la faveur d’un coup d’État, après la prise du Gouvernement Général à Alger, qui valait bien le ministère de l’insignifiant Griveaux ?Il semble qu’il y ait les bonnes insurrections et les mauvaises. Les bonnes sont celles qui ont été consacrées par le temps et s’inscrivent dans le sens de l’Histoire telle que la conçoivent les intellectuels et journalistes politiquement corrects. Les mauvaises sont les autres. C’est pourquoi les intellectuels, journalistes et ministres, comme messieurs Castaner, Griveaux (encore) et Darmanin, frappés d’une curieuse forme de daltonisme, veulent à tout prix peindre en brun les gilets jaunes

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