Lorsque, au mois de juillet dernier, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot annonça qu’il souhaitait la fin des voitures à essence et diesel d’ici 2040 en France, ce fut un véritable hourvari chez les constructeurs et dans la population des simples conducteurs, et certains ricanèrent bruyamment et méchamment, y compris chez les experts autoproclamés de la question des mobilités, en déclarant que cela n’était pas sérieux ni crédible. Pourtant, quelques uns des pays européens, et pas des moindres, préparent au moins la sortie du diesel et pensent à bannir les voitures à carburant fossile des grandes villes, comme la Norvège qui pourrait devenir le premier pays à interdire la vente des voitures à pétrole dès 2025, soit dans moins de 8 ans et, même, l’Allemagne qui évoque cette même interdiction pour 2030, soit dix ans avant la date proposée par M. Hulot…
Mais les rieurs de juillet sont plus discrets désormais que la Chine, « premier marché automobile de la planète – plus d’une voiture particulière neuve sur quatre s’y écoule – » pense sérieusement à la même mesure radicale, comme le souligne Cyrille Pluyette dans Le Figaro (pages économie) du mardi 12 septembre 2017, qui l’évoque même comme « une révolution copernicienne pour l’ensemble de cette industrie » si elle était appliquée. En effet, cela signifie que le secteur de l’automobile tout entier, sous peine d’être extrêmement fragilisé, va devoir se tourner désormais vers la motorisation électrique et, donc, innover rapidement et efficacement pour répondre aux exigences du marché chinois ou, plus exactement, de l’État chinois qui ouvre ou ferme les portes de l’empire du Milieu selon ses propres intérêts bien compris. Ce « nationalisme économique » a d’autant plus de poids que le pays est puissant et doté d’un pouvoir d’achat considérable et encore susceptible d’augmenter.
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