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Affaire McKinsey ? Un scandale d’État  sous l’étouffoir .

Par Olivier Perceval

C’est fait, nous avons vécu le grand frisson final de la présidentielle, avec la déception devenue rituelle, d’une défaite, avec un écart de voix en faveur de Macron, suffisamment confortable pour ne laisser aucun doute. Une bonne partie du peuple s’est, soit trop abstenue, soit précipitée dans l’isoloir pour faire barrage à « l’extrême droite », suivant en cela les consignes du pouvoir en place, lequel sans bilan, n’avait de recours qu’à la technique éculée du front républicain, ressorti de l’antique malle du grenier de l’ère Mitterrand, dépoussiéré à chaque présidentielle, et bien qu’un peu émoussé, toujours efficace. On est donc reparti pour cinq ans de réduction et même de dissolution de la France dans un magma européen, prémisse d’un mondialisme tourné béatement vers le sempiternel souverain de Washington, qui contemple son bébé avec attendrissement.

Mais on est en droit de s’interroger sur l’impact de l’affaire McKinsey révélée par une commission d’enquête du Sénat. Au regard de l’affaire de contrat de travail douteux et de costume gratuit qui provoquèrent la chute vertigineuse de François Fillon en tête des sondages à la présidentielle précédente, l’affaire McKinsey aurait dû valoir au président sortant une claque électorale. Bizarrement, il n’en n’est rien.

On nous dit que ce type de recours aux cabinets de conseil est chose courante, peut-être, mais le quinquennat de Macron s’est illustré par une augmentation pour le moins exponentielle du nombre de missions confiées aux conseilleurs qui ne sont pas payeurs, mais plutôt encaisseurs…

La société McKinsey & Company est une entreprise fondée en 1926 aux Etats-Unis , selon le site « Internaute », et dont les missions consistent à fournir des conseils en stratégie à des sociétés privées tout comme à des entités publiques. Présente dans 65 pays à travers le monde, elle est notamment installée en France. Deux bureaux sont ouverts : l’un à Paris, l’autre à Lyon. Dans l’Hexagone, la firme compte environ 600 salariés.

Selon le rapport du Sénat, si l’on prend uniquement les dépenses des ministres en conseil, le montant est passé de 379,1 millions d’euros en 2018 à 893,9 millions d’euros en 2021. Au total, l’État a dépensé plus d’un milliard d’euros en conseil cette même année. Alors certes, on nous objecte que l’Allemagne et le Royaume Uni dépassent ce montant de dépenses, mais ces deux pays disposent d’un budget pour la fonction publique, bien inférieur à la France. Les cabinets privés conseillent les ministères qui font appel à eux sur une multitude de thématiques : gestion du service et de l’action publique, créations de lois, réformes, stratégies de communication, organisation de concertations et de débats publics. Le rapport du Sénat pointe du doigt les rapports incestueux entre les ministères et les cabinets de conseil, notamment via les contrats « pro bono ». Ce sont des missions réalisées « bénévolement » par des consultants issus de cabinets privés auprès des ministères. Une sorte de mécénat de compétence, ou du lobbying.

Les médias ont surtout réagi à deux choses, résumée sous « l’affaire McKinsey », qui sont à distinguer : d’abord, la colossale augmentation en 2021, par l’État, des dépenses pour faire appel à des cabinets de conseil, puis, la conclusion du rapport sénatorial affirmant que McKinsey ne paie pas d’impôts en France depuis dix ans.

McKinsey c’est un peu la famille

La société était déjà très proche d’Emmanuel Macron lorsque celui-ci s’est présenté à l’élection présidentielle de 2017. « Officiellement », la firme n’a joué aucun rôle dans la victoire de l’ancien ministre de l’Economie. Pour autant, le chef de l’État a pu compter sur l’aide de plusieurs membres du cabinet, tels que Karim Tadjeddine (voir ci-après), Eric Hazan ou encore Guillaume de Ranieri, comme l’indiquait Le Monde. Par ailleurs, deux autres salariés de McKinsey s’étaient même engagés à La République en Marche, dont Paul Midy, désormais directeur général de LREM,  et Ariane Komorn, chargée du pôle engagement jusqu’en 2021. Emmanuel Macron y fait la rencontre de Eric Labaye, ancien dirigeant de McKinsey France, qui le trouve brillant. Également présent dans la commission Attali, Karim Tadjeddine :ce dernier et Emmanuel Macron deviennent amis. Tous deux partagent « la même passion pour la réforme de l’État et la même sensibilité libérale de gauche » selon Le Monde. Ils entrent tous deux dans le Think Tank « En Temps réel » en 2010, recrutés par Thomas Cazenave. En 2016, Emmanuel Macron signe la préface du livre de ce même Thomas Cazenave au nom évocateur : « L’État en mode start-up ». Karim Tadjeddine signe un chapitre entier. L’auteur se retrouvera d’ailleurs à la tête de la DITP (Direction Interministérielle à la Transformation Publique), organe créé par Macron en 2017 pour réformer l’Etat. 

Pour l’Insoumis Adrien Quatennens, interrogé par Léa Salamé et Laurent Ruquier, les cabinets privés « vous empruntent votre montre pour vous donner l’heure […]. » En d’autres termes, on dépense de l’argent public pour des missions que le service public est capable de réaliser. 

Il apparait clairement que le vent mondialiste souffle toujours dans le même sens, et les médias, ainsi que le parquet national financier sont dans le vent. Du reste nous savons, grâce aux déclarations de revenus et de patrimoine, que notre président est quasiment insolvable, compte tenu de sa misérable carrière. Cela lui vaudra d’être épargné par la presse et la justice contrairement à Fillion. On peut s’interroger aussi sur cette « gauche » française qui, élection après élection, favorise toujours le candidat des puissances d’argent face aux classes populaires qui s’obstinent à vouloir survivre. Décidément le bon peuple de France lui, est totalement passé de mode…