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Sauver l’héritage en attendant l’héritier

La TRIBUNE de Philippe SCHNEIDER

J’écris cet éditorial entre les deux tours de l’élection présidentielle et vous recevrez sans doute ce numéro (la Lorraine Royaliste) après le deuxième tour. Vous connaîtrez donc le nom de celui qui aura la charge de la direction de la France pendant 5 ans  s’il – ou elle – a une majorité à l’assemblée nationale. Cette campagne aura au moins le mérite de montrer où est le clivage le plus important dans notre France d’aujourd’hui. Il est entre les mondialiste d’un côté – et Mélanchon est à mettre de ce côté et son soutien aux islamistes va dans le sens d’une destruction du pays (1) – et ceux qui veulent sauvegarder la France de l’autre. Les mondialistes veulent fondre notre pays dans un ensemble supra national, l’Europe d’abord, le monde ensuite. Ils ne veulent plus d’indépendance, de possibilité d’action politique. La politique, au sens noble du mot, doit disparaître au profit des marchés et plus précisément des marchés financiers. Oh, bien sûr, ce n’est pas dit comme cela car ils n’auraient presque personne pour voter pour eux, mais c’est bien le but. But en parti atteint d’ailleurs aujourd’hui. Et tant pis pour les millions d’électeurs, je pense en particulier aux personnes âgés, qui auront voté pour Macron et ses amis et qui seront victimes de ces prédateurs. Le pire est sans doute que Macron, s’il est réélu, va « se lâcher » comme le dit Michel Onfray, c’est-à-dire que n’ayant plus à se faire réélire, il va accentuer la destruction de notre pays.

Un vote plus « national » pourrait au mieux ralentir cette dérive fatale. Il est probable, en effet, que le système républicain et les pressions internationales empêcheraient toute mesure forte visant à  recouvrer notre indépendance nationale. Toute notre histoire l’a montré, nous ne pouvons croire en de « bonnes élections » et même au cas improbable où elles auraient lieu, les élus seraient empêchés de faire une « bonne politique ».  C’est que notre système politique républicain est malfaisant par nature. C’est pourquoi nous sommes les seuls, nous les royalistes, à mettre en cause ce régime en rappelant qu’en France, il n’y a qu’une seule possibilité de remettre en ordre notre pays, c’est de rappeler notre Roi légitime.

En attendant, il nous faut vivre et sauver d’héritage en attendant l’héritier. Or, notre pays est en grand danger aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. A l’intérieur, nous assistons à la désagrégation de notre pays, De plus Macron est prêt à tout pour essayer de grappiller quelques voix. En Corse, il va proposer l’autonomie face à quelques émeutiers. Or, on sait qu’en république, l’autonomie conduit souvent à l’indépendance. Bien entendu, il faudrait que la Corse puisse s’administrer elle-même dans de cadre d’une vraie décentralisation, comme d’ailleurs toutes les autres provinces, notre Lorraine en particulier. Le principe de subsidiarité devrait s’appliquer partout en France : ne doit être délégué à un niveau supérieur que ce qui ne peut pas être réalisé à un niveau inférieur. Ainsi l’Etat, dans l’idéal, ne devrait s’occuper que des fonctions régaliennes : justice, armée, politique étrangère, maintien de l’ordre, monnaie. Or, aujourd’hui, l’Etat s’occupe de tout mais pas de ce qu’il devrait faire : la monnaie est confiée à des technocrates étrangers, les affaires étrangères sont dirigées essentiellement de Washington… Par ailleurs, la désindustrialisation de notre pays se poursuit et pratiquement seuls les militants royalistes d’A.F. manifestent contre ces abandons partout en France et en Lorraine aussi comme à Creutzwald le 27 mars.

A l’extérieur, il y a la situation internationale très préoccupante à la suite de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Les Etats Unis d’Amérique, en partie responsable par leur politique, semblent de pas vouloir l’apaisement, la paix. Au contraire, le président Biden semble toujours vouloir « jeter de l’huile sur le feu ». Et l’Europe suit. La France aussi bien que – saluons le pour une fois – notre président signale que l’Américain va trop loin en parlant de « génocide ». Il a raison. Il y  a eu des massacres, c’est vrai. Des enquêtes sérieuses sont souhaitables. Pour qu’elles soient objectives, il faudrait que les enquêteurs proviennent de pays n’ayant pas pris parti dans le conflit. Par exemple, ces pays s’étant abstenus à l’ONU. En aucun cas des USA ou de pays de l’Union Européenne, participants, de fait, au conflit. La France se trouve hors jeux car elle n’a pas su garder une certaine objectivité, prisonnière qu’elle est de l’U.E. et de Washington. Tout en restant proche de nos alliés, il faut que la France retrouve son indépendance en ayant sa propre politique étrangère. Il faudra bien un jour prochain, discuter avec la Russie et avoir des accords avec elle.

Aujourd’hui, comme je l’ai dit le mois dernier, le grand gagnant de ce conflit est l’Amérique qui va nous vendre son gaz de schiste et nous imposer sa direction. A terme, ce n’est pas certain. La Russie, la Chine mais aussi l’Inde, le Moyen Orient, certains pays d’Amérique Latine ou d’Afrique montrent qu’ils de veulent plus de la suprématie américaine et de son dollar. D’autres  systèmes de paiement se mettent en place.  Nous pourrions même assister à un retour de l’étalon Or. Si cela se passe, les USA se trouveraient dans une situation difficile, ne pouvant plus faire supporter par le reste du monde, son immense déficit. Et l’Union Européenne serait entraînée dans cette chute. Biden ne voit qu’à court terme et donc pas le danger mais d’autres américains le voient bien. Il est à craindre qu’ils réagissent violemment, quitte à provoquer une guerre généralisée. La France ne doit pas suivre. Or, engluée dans l’Union Européenne, elle se laissera entraîner.

Comprenons bien que la politique étrangère comme la politique intérieure ne se mène pas sur 1 ou 2 ans, même 5 ans mais sur 20, 30 ans ou plus sur certains points. Or, en république, le chef de l’Etat ne voit qu’à court terme, l’œil fixé sur les prochaines élections. Les élections sont utiles, même indispensables mais pas au niveau suprême. Le Chef de l’Etat doit être indépendant pour poursuivre des politiques à long terme. Cette indépendance lui permet en plus de laisser aux Français libres dans leurs familles, leurs communes, leurs provinces, leurs associations…

  1. Mais ce n’est peut-être pas le cas d’une bonne partie de ses électeurs.