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L’aveuglement (volontaire ?) des occidentaux sur la question de l’Ukraine

Par Olivier Perceval

 L’AFP nous informe que : la France et Jean-Yves Le Drian (formule curieuse, car qui représente la France à l’étranger ?) ont mis en garde la Russie lors d’un entretien bilatéral alors que Moscou masse ses troupes à la frontière ukrainienne. 

L’Est européen est-il à deux doigts de s’embraser ? Alors que les tensions entre la Pologne et la Biélorussie se multiplient, la situation sur la frontière ukraino-russe inquiète également grandement les observateurs. Depuis le début de la semaine, Moscou y déploie de nombreuses troupes, provoquant l’ire de l’Union européenne et de la France. Vendredi 12 novembre, Paris a donc adressé de fermes avertissements au pouvoir central russe.

Mais n’est-il pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, ni pire sourd que celui qui ne veut point entendre ? Car bizarrement, aucun journaliste, pas plus que les observateurs géopolitiques de l’Ouest vertueux n’ont remarqué les mouvements de troupes sur les abords de la république russophone du Donbass. Personne n’a entendu les bombardements de Kiev sur les villages ruraux, faisant des victimes parmi les civils.

Moscou, tout en continuant à soutenir prioritairement un règlement diplomatique au conflit, se prépare au pire et surtout tente de dissuader Kiev de franchir la ligne rouge, car une nouvelle offensive contre la population du Donbass où l’on compte plus d’un million de citoyens russes serait considérée comme un casus belli par le Kremlin.

Tandis que les ministres russes et français des Affaires étrangères et de la Défense se rencontrent à Paris, les forces armées russes organisent des déploiements préventifs dans la région pour répondre à la menace militaire de plus en plus importante qui agite les zones frontalières occidentales de la Russie (Ukraine, Donbass, mais aussi Belarus qui sur fond de crise migratoire connait une vive tension avec son voisin polonais qui a massé plus de 15000 hommes sur ses frontières).

D’une part, un certain nombre d’unités sont présentes sur leurs camps militaires occidentaux de Russie où elles ont été déployées depuis la crise ukrainienne. D’autre part ces unités ainsi que de nouveaux renforts terrestres, aériens ou navals sont régulièrement mis en mouvement dès qu’une escalade majeure menace de rompre le front du Donbass. Ainsi depuis une semaine environ, en réponse aux activités offensives de l’Ukraine, des unités russes ont mené – comme en mars de cette année – des mouvements très démonstratifs vers ses frontières.

Donc, au lieu de brandir des avertissements qui ressemblent à des menaces voilées, la France, en premier lieu, serait avisée de reconsidérer la situation avec un autre œil que celui de Washington, et de prendre en compte plutôt les vrais intérêts de l’Europe occidentale laquelle, en voisine, est à portée de fusils de la Russie. Plutôt que de se comporter en marionnette servile de l’Oncle Sam lequel parle de loin, car il est connu que les états-uniens en bons impérialistes répugnent à faire la guerre sur leur propre territoire.

Il ne s’agit pas ici de désigner les bons et les méchants, entre les combattants du Donbass, dont bon nombre sont des anciens des forces spéciales russes, et en face, du côté de Kiev, le régiment composé de néo-nazis assassins de Maïdan, le fameux « régiment Azov », mais d’agir aux mieux des intérêts de la France, ce qui passe obligatoirement par une normalisation des relations avec la Russie en dehors de toutes préoccupations hypocritement moralisatrices et idéologiques.