Par Olivier Perceval
Les Français ont pu assister, le cœur lourd, ce mercredi 29 septembre à une cérémonie digne et sobre. Le caporal-chef devenu sergent à titre posthume Maxime Blasco, tué la semaine dernière au cours d’une opération militaire au Mali a été honoré aux Invalides. Le cortège funéraire a d’abord franchi le pont Alexandre III à Paris, comme le veut la tradition.
Le président de la République a présidé l’hommage de la Nation au soldat. Après avoir passé en revue les troupes, le chef de l’État s’est brièvement entretenu avec les proches du soldat français. Il n’y a pas eu de discours à la demande de la famille. Le cercueil du sergentfrançais porté par ses camarades a ensuite fait son entrée dans la cour des Invalides.
On se rappelle que le chasseur alpin membre d’un groupe de commandos est tombé vendredi, mortellement touché par un tir ennemi, lors d’une opération de ratissage dans le cadre de la stratégie « harcèlement » par un tireur isolé terroriste, lequel a été neutralisé aussitôt.
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Emmanuel Macron a ensuite remis les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur à Maxime Blasco à titre posthume. Le valeureux combattant avait déjà été décoré par le chef de l’État pour ses actes de bravoure au cours d’une opération au Mali en 2019.
Une minute de silence a ensuite été observée puis les clairons de la Garde Républicaine ont sonné « aux morts », joué l’air de Marengo, (sur lequel a été écrite la prière parachutiste) puis la Marseillaise avant la sortie du cercueil de la Cour de l’Hôtel des Invalides.
Un autre hommage lui sera rendu à Varces, en Isère, par ses frères d’armes du 7e bataillon de chasseurs alpins.
Il est à noter que les polémiques se sont tues,en cette période préélectorale, et c’est tant mieux. Même si beaucoup se demandent, y compris parmi les patriotes ce que l’armée française fait au Mali.
On doit simplement rappeler que la France est l’un des rares pays à prendre largement sa part dans la lutte contre le djihadisme, et que par ailleurs il vaut mieux que ce soient les Français qui interviennent en Afrique francophone plutôt que d’autres acteurs internationaux. Mais l’enlisement consiste à soutenir des gouvernements africains faibles, corrompus et ingrats au point d’être prêts, à l’issue d’un coup d’État militaire, à s’offrir des mercenaires (groupe Wagner) avec les financements européens, pour pouvoir éliminer leurs ennemis, c’est-à-dire, non pas les terroristes de Boko Haram, mais les tribus Touareg du nord. Autrement dit, l’armée française fait un travail remarquable, mais la gestion géopolitique ne tient pas compte, comme le suggère le professeur Bernard Lugan, de la nécessité de prendre en compte une forme de partition entre le nord et le sud et fait preuve d’une cécité étonnante sur les réalités de l’Afrique.
Il conviendra de façon urgente pour les décideurs de notre pays de reprendre en profondeur le dossier Barkhane et de muscler notre armée en autonomisant ses moyens logistiques. Affaire à suivre de très près.