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Balayons le défaitisme républicain

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Par Germain Philippe

Ce qui était espéré est donc maintenant démontré. La vision politique d’Action française sur la menace d’islamisation, est cohérente avec les réflexions du Chef de la Maison de France. Quelle force de ne pas être une école de pensée hors sol. Quel espoir d’être un mouvement politique pouvant se ranger derrière l’incarnation moderne de l’Histoire de France.

La chose est d’importance, car de notre propre pole idéologique, celui du « catholique et français toujours », remonte parfois la petite ritournelle du défaitisme. Celle que nous avions déjà entendue entre les deux guerres mondiales, alors que l’Action française était la seule à dénoncer le danger germaniste. Très exactement celui de « l’islam germaniste[1] » car l’analogie était « en effet frappante entre la sombre ardeur des arabes au temps des premiers successeurs du prophète et celle des fidèles du Führer-chancelier[2] ». Cependant la Droite républicaine de l’époque préféra le « bon sens » et la « modération » aux alertes maurrassiennes. Ici trop de « sagesse », de « lucidité » mena la France à l’abime.

La ritournelle défaitiste d’aujourd’hui, tourne autour de deux notes de musique. L’une est républicaine et l’autre démocrate. Si nous ne voulons pas courir à la catastrophe comme en juin 1940, il nous faut balayer les arguments défaitistes du pole « catholique et français toujours ». Allons y.

Tout d’abord, la note républicaine. Elle consiste à admettre le bien-fondé de la priorité du Politique d’abord sur la guerre culturelle au long cours, mais en jouant la carte de la laïcité comme barrage à l’Islamisation, par la mise en place étatique d’un « Islam de France ». Raisonnement de « sagesse », car « les épisodes migratoires qu’a connus la France dans les dernières décennies ont installé une présence durable des musulmans au sein de la société française ». Et bien nous, maurrassiens, l’affirmons, comme face au germanisme dans les années 1930, trop de sagesse conduit à délirer.

Sourions d’abord du saut de carpe avec la loi de 1905 pour ensuite soumettre l’argument de « l’Islam de France » à l’histoire de son propre échec. L’échec sur trente ans, de la création étatique d’un interlocuteur facilitant « intégration » des musulmans dans la République, comme le Vatican lui à « rallié » les catholiques. Repassons le film…

  • En 1989, Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur, institua un Conseil de Réflexion sur l’Islam en France (CORIF), pour élaborer un statut devant régir un Conseil islamique de France. L’action demeura sans suite.
  • En 1995, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, créa le Conseil Représentatif des Musulmans de France (CRMF). Il n’eut qu’une existence éphémère.
  • En 1999, Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, lança une Istichâra (« Consultation ») invitant à adopter une « Déclaration d’intention relative aux droits et obligations des fidèles du culte musulman en France », qui au final devint : « Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman en France ». En fait on ouvrait la voie à une négociation d’égal à égal entre la République et l’Islam. Soumission, soumission républicaine !
  • En 2003, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, après une nouvelle consultation aboutit à la création du CFCM[3], (association 1901) bien incapable de résoudre la dépendance financière envers des pays étrangers. Qui a dit que la République c’est le règne de l’Etranger ?
  • En 2016, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, créa L’Association musulmane pour un Islam de France pour rechercher des financements français pour les mosquées, la rétribution des imams et de garantir la transparence des fonds étrangers. Vous allez rire, elle n’a jamais fonctionné.
  • En 2016 également, création d’une Fondation de l’islam de France (FIF), reconnue d’utilité publique, chargée d’encourager la recherche islamologique pour promouvoir « un islam compatible avec le pacte républicain ». Quel aveu ; oui c’est une évidence l’Islam n’est pas soluble dans la laïcité républicaine.
  • Depuis 2019, la fiesta continue… et la FIF est concurrencée par l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF), fondée par Hakim El-Karoui, ancien collaborateur du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et réputé proche d’Emmanuel Macron.

Arrêtons de tirer sur l’ambulance républicaine ! Restons-en là, sur sa soi-disant capacité à régler la menace d’Islamisation ! Non la laïcité républicaine n’est pas efficace pour lutter contre le Djihad culturel. Les rodomontades sur l’intégration laïque sont de la poudre aux yeux, pire, une sorte de ligne Maginot face aux problèmes posés par l’Islam. La laïcité républicaine n’est que le résultat d’un compromis avec l’Eglise. Compromis que n’acceptera jamais l’Islam, car il nierait ce qu’il est. Une loi qui organise la société.

Indiscutablement l’objection, des nationaux-républicains du pole idéologique « catholique et français toujours », reposant sur le projet politique d’un Islam de France, est rejetée par la réalité. Elle n’est pas sage, elle n’est que défaitiste.

Seul un état fort en haut, tourné vers l’avenir mais adossé sur la tradition capétienne sera capable de procéder à la refondation de la laïcité républicaine. Le Prince y est prêt. Il s’y est engagé solennellement le 27 septembre 1987 au château d’Amboise : « … je m’efforcerai d’être digne de la haute charge à laquelle m’invitent le destin et les lois traditionnelles de la France… » Est-ce assez clair ?

Mais voilà… le pole idéologique joue aussi sur une seconde note de son clavier défaitiste. La note démocrate…


[1] Charles Maurras, AF du 3 decembre 1933.

[2] Jacques Delebecque, AF du 3 mai 1935.

[3] Conseil Français du Culte Musulman.