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Il y a Lola aujourd’hui… mais il y a eu aussi Chantal, en juin dernier

On le dit, le répète, le martèle sur tous les tons : il est indécent de parler de Lola. Sans doute serait-il plus « comme-il-faut » d’occulter son nom, son visage, et de glisser son meurtre sous le tapis, comme on l’a déjà fait sans complexe pour d’autres avant elle. C’était si pratique. Qui se souvient, par exemple, de Chantal Kempf ? Cette Alsacienne septuagénaire a pourtant connu le même sort, ou presque, que Lola, le 6 juin dernier. Les similitudes sont nombrables, mais ceux qui s’en sont émus ne sont pas légion. Elle aussi a été égorgée et même massacrée par des individus qui n’auraient jamais dû se trouver sur le sol français. Comme Lola, sans doute, dans son immeuble, elle se pensait, dans sa résidence senior, en sécurité. Bien sûr, la disparition d’une dame âgée ne suscite pas le même émoi que celle d’une fillette. L’indignation, dans son cas, n’a pas été assez forte pour percer le mur ouaté de la bien-pensance. Pourtant, celle que son entourage décrit comme « très vive » devait être bien sympathique, à en juger par son sens de l’accueil : « Elle ne fermait pas sa porte pour que ses amies puissent venir tôt le matin prendre le café avec elle », a expliqué le procureur de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, lors de la conférence de presse tenue quelques jours après le drame : « C’était une habitude. » Une habitude confiante qui lui a coûté la vie. Lorsque la victime a été retrouvée, il y avait « des traces de sang partout », toujours selon le procureur. Le Figaro rapporte qu’elle gisait « dans sa salle de bains, la gorge tranchée et des plaies de défense sur les bras, [tendant] à prouver qu’elle [avait] tenté de lutter contre ses agresseurs ». Une précision sordide : « Le bas du corps de la victime était par ailleurs partiellement dénudé. »

La défense