Emmanuel Macron s’est rendu à Lourdes et a visité le sanctuaire. Certains catholiques se réjouissaient, d’autres se demandaient ce qu’il faisait et certains de la France Insoumise ont rappelé que c’était le premier chef de l’État depuis le Maréchal Pétain à se rendre à Lourdes en faisant des liens que vous devinez. Comment interprétez-vous cette visite ?
J’ai interprété cette visite comme une bonne nouvelle malgré les nombreux désaccords entre le chef de l’État et les catholiques. Je pense que la visite d’Emmanuel Macron à Lourdes est d’abord un signe d’apaisement et une volonté d’avoir des relations pacifiées avec l’Église catholique, même s’ il y a de la communication présidentielle derrière. Comme catholique et croyant, je suis mû par l’espérance que dans ce lieu de prière Emmanuel Macron puisse être touché par la grâce.
L’autre nouvelle est la publication du Motu proprio du pape François intitulé « Traditionis custodes ». Le pape Benoît XVI avait libéralisé un peu plus largement les messes en rite dit « extraordinaire » c’est-à-dire en latin. Le pape François a restreint cette autorisation. Que contient cette lettre ?
Cette lettre apostolique parue aujourd’hui que l’on pourrait traduire par « gardiens de la tradition » vient annuler la décision de Benoît XVI qu’il avait posée en 2007 suite à une première décision de Jean-Paul II dans les années 80 qui est la possibilité d’avoir recours plus facilement à la messe selon le missel de Saint-Pie V. En effet, elle est souvent assimilée à la messe en latin. La messe comme on la rencontre dans toutes les paroisses peut aussi être célébrée en latin. C’est pour cette raison que je fais la différence sur les missels. Il a autorisé plus largement l’utilisation du missel de Saint-Pie V. Pour une partie des catholiques qui étaient très attachés à cette tradition, c’est très important. Le pape François annule cette autorisation et apporte énormément de restrictions à la possibilité de la célébration de cette messe. Il rend l’évêque beaucoup plus puissant dans son diocèse avec la possibilité de restreindre la célébration de cette messe-là. Les prêtres devront demander l’autorisation. Ceux qui ont déjà cette autorisation vont devoir faire une nouvelle démarche d’autorisation pour célébrer la messe comme elle était célébrée avant le Concile Vatican II.
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