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Le libéralisme contre les libertés (partie I)

Par Olivier Perceval (colloque du 8 mai)

Avant-propos : Il existe des « conservateurs » qui se disent libéraux, ils prônent une gestion de l’État en bons pères de famille. Ils se disent libéraux, parce qu’ils défendent la libre entreprise et considèrent que l’État doit se concentrer sur ses missions régaliennes. Nous approuvons, même s’il y a sujet à discussion, ne serais que pour leur conservatisme qui tend à vouloir conserver tout le chaos institutionnel qui s’accumule de républiques en républiques et dont nous n’avons que faire, mais cette sorte de « libéraux » patriotes n’est pas précisément visée dans le propos qui va suivre ou si peu. Du reste on sait que certains d’entre eux lisent notre presse et soutiennent notre mouvement, il ne saurait y avoir confusion entre eux et le système libéral dont, sans le savoir, ils sont peut-être eux-mêmes victimes, lequel système libéral est en expansion et emporte l’Occident depuis plus de deux siècles dans la démesure et l’abrutissement culturel et social des peuples.

Le roi Louis XV, raconte Perugia*, lassé de se voir reprocher par les penseurs des lumières de ne pas laisser libre cours à la poussée de la bourgeoisie dont l’activité restait encadrée par les règles strictes du compagnonnage et des corporations, renforcées par les dispositions de Colbert au règne précédent, avait envoyé en Angleterre des « observateurs » pour juger sur place des conséquences sociales et humaines du système libéral qui s’y développait et qui était présenté , notamment par les lumières, comme un modèle à suivre.

Les rapports des dits observateurs furent unanimes, Le royaume de France n’était pas prêt à laisser réduire en quasi esclavage les deux tiers de la population, par un troisième tiers d’hommes « visionnaires et audacieux ».

Ils rapportèrent notamment cette anecdote :

Marie Wotton, était servante chez un riche industriel, les servantes étaient souvent achetées dans des orphelinats et logées ou plutôt entassées dans de sordides baraquements.

Cette servante affamée avait volé quelques schillings à ses maîtres, elle fut prise, jugée et pendue. Elle avait neuf ans.

Même si souvent l’État graciait les enfants condamnés à mort par la justice, on laissa, ici ou là, quelques exécutions passer pour bien marquer les imaginations. Sans compter que ceux qui étaient graciés, passaient quelques années dans des cellules infectées, attrapant toutes sortes de maladies, où ils pourrissaient sans recevoir de visites, (si ce n’est dans le meilleur cas des sœurs de congrégations religieuses charitables).

Ainsi l’aventure Cromwellienne avait accouché d’une révolution dite industrielle en Angleterre un siècle avant notre révolution française, laquelle avec la loi Le Chapelier et d’Allarde, laisserait la possibilité à la bourgeoisie entreprenante d’utiliser sans aucune entrave légale, la force de travail de tout un peuple.

Les adorateurs d’Adam Smith enfin au pouvoir croyaient peut-être à cette théorie du « ruissellement », et des équilibres financiers dû à la seule mécanique des marchés guidés par la fameuse main invisible.

Richesse en haut et par conséquent, bien être en bas.

Dickens, Zola, Andersen, parmi de nombreux écrivains, n’ont pas manqué de nous rendre compte que le bien être escompté, n’était en réalité que misère du peuple en cette période du 19eme siècle du libéralisme triomphant.

Les banquiers et boursicoteurs arrivés enfin au pouvoir, ils s’y attachèrent et ne le quittèrent plus.

Ils réglèrent leur compte aux supplétifs qui les avaient amenés au sommet de l’Etat, comme le firent les girondins avec les montagnards pendant la réaction thermidorienne, et les versaillais en 71, le mur des fédérés à Paris est encore rouge du sang des communards.

Les libéraux sont des spécialistes du discours enflammé au nom de la liberté avec des trémolos dans la voix, ils mettent le peuple dans la rue pour faire sauter toutes les entraves à leurs ambitions, puis ils rétablissent l’ordre, sans ménagement ni scrupules avec une main de fer, bien visible celle-là, c’est ainsi que la troisième république a été installée par la poigne d’Adolphe Thiers.

Cela ne veut pas dire qu’autour de la dépouille de notre pays, comme des charognards, ils ne s’entrent déchirèrent pas tout au long de la troisième République émaillée de banqueroutes, de scandales financiers et d’abus de biens sociaux.

Mais ils ont toujours eu leurs supplétifs, (voire leur chair à canon) pour encadrer, et réorienter la colère du peuple quand ça les arrangeait, les sans culottes sous la révolution, Les étudiants idéalistes et les tirs laines en 1830 et 1848 (cette dernière qualifiée de révolution sans idées par Proudhon), les bandes de voyous parisiens pour provoquer des exactions sanglantes et mieux réprimer la communes par la suite, des FTP sortis d’on ne sait où, résistants de la dernière heure qui terrorisèrent les français au moment de l’épuration et firent disparaître les témoins de la vraie collaboration, jusqu’aux antifas d’aujourd’hui, qui se sont montrés forts utiles au moment de la révolte des gilets jaunes.

Je crois qu’il appartient à l’Action française et aux camelots du roi, de montrer du doigt et au besoin corriger, ces énergumènes, ennemis du peuple français et serviteurs zélés de l’internationale financière, chaque fois qu’ils les croisent, par pure charité, car ces malheureux ont besoin d’aide pour recouvrer la lumière.

Bien sûr, aujourd’hui, le libéralisme combattu fort intelligemment par Joseph Proudhon, Georges Sorel,  mais aussi par nos glorieux anciens, comme Firmin Baconnier, Georges Valois, Henri Lagrange, et tant d’autres a changé de visage, il a pris des proportions gigantesque, on appelle ça l’hyper-libéralisme avec le désir prométhéen du contrôle capitaliste de tout le genre humain, pour le libérer bien sûr, car c’est toujours au nom de la libération de l’humanité que l’on donne un tour de vis supplémentaire à son asservissement.

Ainsi, nous présentera t’on les entraves insupportables à l’exercice de la liberté. Ce fut d’abord l’organisation ouvrière et artisanal avec le compagnonnage et les corporations, ce fut ensuite le pouvoir royal trop contraignant, et c’est aujourd’hui le cadre national qu’i faut abattre.

Or, on constate aujourd’hui que ces institutions construites tout au long des siècles, étaient en réalité des protections puissantes pour le peuple contre des prédateurs ambitieux, qu’ils fussent bourgeois ou féodaux, tentés d’asservir le peuple en se libérant eux-mêmes de toutes contraintes.

C’est la formule usée jusqu’à la corde, mais toujours pertinente, du « renard libre dans le poulailler libre ».

L’égalitarisme revendiqué par la société libéral vise à nier les différences réelles distribuées par la nature à chaque individu, ce qui permet, au nom du principe de la méritocratie, d’estimer normal que tel homme jugé en échec dans la compétition de l’élévation sociale se fasse marcher dessus par les copains avec la bénédiction des agents du système égalitaire. La politique du tous contre tous.

Cela mettait en rage Joseph Proudhon :

« C’est, sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et dire qu’il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, cette ignominie ; des prolétaires, qui posent leur candidature à la présidence de la république ! Hypocrisie » (Pierre-Joseph ProudhonIdée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle,)

L’inégalité protectrice défendue par Maurras (la politique naturelle) invite au contraire à la solidarité entre français : les plus puissants, les mieux nantis, protégeant les plus déshérités. C’est à a fois un programme politique et une éthique sociale, qui constitue l’architecture du pouvoir royal.

Mais que parlons-nous de français à l’heure de la mondialisation « heureuse » ?

Aujourd’hui, nous assistons à une vaste offensive des oligarchies supranationales, qui vise à changer la nature humaine pour l’adapter à un futur fantasmé par les plus grandes fortunes du monde se situant à des années lumières des préoccupations des peuples de la terre.

Au siècle précédent, on représentait la haute finance internationale par l’image des patrons de banque notamment sous la forme d’un gros bonhomme  en haut de forme, bien nourri, « adipeux et pelliculaire » comme disait un de nos grands anciens, Patrice Bertin, avec un gros cigare dans le bec, et maintenant ils ont l’apparence  d’ adolescents attardés en  jean et chandail négligé, comme Steeve Job, Bill Gates, par exemple, (excepté toutefois Georges Sorros lequel est doté d’une  tête de vieillard libidineux et  pervers monomaniaque).

Ces gens-là pensent pour nous et par conséquent connaissent nos besoins.

Pour cela ils disposent de plusieurs outils qu’ils maîtrisent parfaitement bien.

D’abord les médias, dont la plus grande part sert docilement la soupe qu’on lui commande et désigne ce qu’il faut aimer et ce qu’il convient de détester.

Ils maîtrisent aussi les universités chargées de déconstruire toute l’éthique sociale en coupant nos racines et en culpabilisant toute velléité de se sentir héritier d’une longue histoire.

Ils maîtrisent enfin la capacité, parce qu’ils financent les centres de recherche et les laboratoires, de créer une peur lancinante à travers la planète, avec l’écologisme catastrophiste, et aujourd’hui le virus qui couronne des années de travail sur la trouille sanitaire.

Et les états, comme aux jeux olympiques, de courir uniformément avec tous le même sponsor, big-pharma, (en réalité, c’est une nouvelle forme de sponsoring, car ce sont les états qui paient) pour gagner le prix du premier vaccin mis sur le marché, (ou, plutôt, thérapie génique).

(A suivre)

*Louis XV de Paul del Pérugia édition Rémy Perrin