Par Jean Monneret écrivain (*)
Chers Amis,
Vous avez dû suivre comme moi le vaste débat (qui ressemblait plutôt à une mise en accusation pure et simple) sur la France, son Histoire, sa société et surtout sa police, vigoureusement taxées de racisme par des jeunes, du genre cheveux longs et idées courtes.
Je ne sais si la prise de conscience du désastre intellectuel, politique et moral, qui semble affecter les cerveaux d’une partie de la jeunesse des quartiers dits sensibles, permettra à nos » bien-aimés » dirigeants d’évaluer enfin la nocivité de la stupide propagande anticoloniale largement diffusée par les grands médias et le cinéma. Comment oublier l’affligeant navet antihistorique et antifrançais Hors-la-loi, lequel bénéficia d’une publicité éhontée, pratiquement sans équivalent ? Comment oublier les douzaines de documentaires du même tonneau follement répandus, et sans aucune contestation par des historiens opposés, sur les chaînes françaises ?
Cette fois-ci on a entendu quelques voix, y compris de responsables politiques, pour contrer ces accusations insensées.
Trop tard ?
Nous verrons.
Il me semble, et c’est la réflexion personnelle que je vous soumets, qu’aucun résultat ne sera obtenu en cette très délicate matière sans précisément des débats sérieux et contradictoires. Une autre condition est de bien définir ce dont on parle. Or, le mot racisme fait partie de ces termes fumeux, filandreux et vaseux à souhait dont les désinformateurs font un abondant usage. Faites l’expérience autour de vous : demandez à des interlocuteurs ce qu’ils entendent par racisme, vous serez surpris.
On ne cesse pourtant de parler de racisme en France, comme si chacun savait ce que c’est, alors que précisément, personne ne s’en fait la même idée. Cette confusion est d’ailleurs entretenue par des gens dont c’est le métier de le faire. Gens des officines, journalistes ou universitaires peu scrupuleux naviguent sur ces termes/pièges.
Aussi me semble-t-il capital de donner une définition claire dès le départ. Ceci implique de ne pas conférer à ce mot une définition aussi large que possible comme c’est trop souvent le cas actuellement.
Il n’y a pas de racisme par exemple à souhaiter que les frontières d’un pays soient contrôlées et la qualité ou la quantité des étrangers qui y pénètrent vérifiée. Un pays sans frontières n’est pas souverain.
Il n’y a pas de racisme non plus à vouloir préserver son identité culturelle régionale ou nationale. Si l’identité culturelle de la France s’effaçait, une lumière s’effacerait dans le monde et on ne voit pas ce que l’humanité y gagnerait. En revanche, l’idée de faire reconnaître une supériorité raciale au sens génétique du terme est choquante. Il faut la distinguer de la reconnaissance d’un particularisme culturel.
En fait, la définition du racisme devrait être restrictive.
On l’associe souvent à la haine, soit.
Le racisme doit à mon avis, être défini comme la haine d’une personne pour nulle autre raison que son appartenance à une race différente.
Parler de racisme anti-flics par exemple ne fait qu’ajouter à la confusion.
- (*)J.Monneret a notamment publié : Histoire cachée du Parti communiste algérien : de l’Étoile nord-africaine à la bataille d’Alger, Via Romana,., 2016
- Camus et le terrorisme, Paris, Éditions Michalon, 2013,
- Le martyre oublié des chrétiens chaldéens : être catholique en Turquie, Versailles, Via Romana, 2012, La Phase finale de la guerre d’Algérie, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., L’Harmattan, 2010. ((édition revue, corrigée et complétée)
- Vivre à Alger : La Guerre et la Paix dans l’Algérie des Français 1958-1962, Paris, L’Harmattan, 2010,