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Et mes libertés c’est du poulet?

Par Elizabeth Lévy

L’information continue, a dit le président. C’était classe, ce souci de ne pas suspendre la discussion démocratique. Je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’un ordre de réquisition au service de l’effort de guerre. Bref, que l’information, devait, sous l’injonction de civisme, se muer en propagande. L’entretien donné par le président au JDD de ce jour est un modèle du genre. 

Bien entendu, l’un des rôles des médias est de diffuser abondamment les consignes gouvernementales – lavez-vous les mains et tenez-vous à distance, et je rigole tant que ce n’est pas interdit mais c’est sérieux. À ce sujet, Oliver Véran a déclaré samedi 21 mars que « la désinvolture et la légèreté » n’étaient pas de mise. Pour la désinvolture, d’accord, mais pour la légèreté, il me semble que nous en avons toujours besoin et que s’il m’en reste encore dans six semaines, vous serez bien contents que je vous en donne un peu. 

Il est donc légitime que les médias soient le truchement du gouvernement, voire qu’ils fournissent aux citoyens une assistance pratique en élaborant au jour le jour les modalités d’application de mesures générales. Beaucoup s’y emploient excellemment – bien qu’aucun n’ait encore rappelé au bon peuple que le coït était un facteur de propagation. On attend pour cela que le président déclare solennellement à la télévision : « Mes chers compatriotes, plus de sexe ! » Pardon, je blague encore. C’est nerveux. 

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