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Etre citoyen et responsable ?

Par Olivier Perceval

On nous dit, qu’il faut jouer « l’Union Sacrée » face au fléau national et international qui s’abat sur nous, et toutes notes discordantes seraient indignes en plein milieu du combat, et même de « la guerre » pour reprendre l’expression dramatique du président Macron.

Mais pour mener une guerre, il faut que le peuple entier fasse confiance en ses chefs, ceux là même qui ont ruiné le système de santé le plus performant du monde et fait tabasser les personnels médicaux en grève pour manque de moyens. Je ne parle pas de la répression sauvage des gilets jaunes, lesquels étaient coupables de ne pas croire aux bienfaits de la « mondialisation heureuse ». 

Les mêmes qui nous parlent encore, à l’instar du président, de ne pas sombrer dans le repli nationaliste et refusent de fermer les frontières au prétexte que les frontières n’arrêtent pas les virus, argument imbécile et de mauvaise foi puisque l’on nous serine par ailleurs que le virus est transporté par les hommes, lesquels, eux, peuvent être arrêtés par les frontières, dont c’est la fonction. 

C’est d’ailleurs ce que comprennent, notamment, les allemands, les italiens et les espagnols.

Sait-on que le laboratoire de Wuhan, en Chine,   a été inauguré en 2017 par Yves Lévy, PDG de l’Inserm et accessoirement mari d’Agnès Buzyn, pour procéder à des tests sur cellules souches de chauves-souris ? Cette proximité eut dû permettre à nos responsables, peut-être d’en savoir plus et expliquer les dernières déclarations de l’ex-ministre de la santé à propos de la mascarade des municipales.

Aussi,  les mesures annoncées avec gravité sollicitant avec emphase le sens des responsabilités de chacun, sont contestées par des scientifiques tout de suite voués aux gémonies par l’académie, laquelle est immédiatement soutenue par les grands médias et bien sûr, le gouvernement, dont le sens même des responsabilités depuis quelques temps n’est pourtant pas démontré.

Il semble quand même que les professionnels qui font référence, optent comme de vulgaires technocrates pour les solutions radicales, faute d’avoir anticipé, se trouvant débordés par le tsunami viral. Les politiques très mal à l’aise, en dehors de faire la morale au peuple indiscipliné s’en remettent aux « spécialistes » qui deviennent l’alpha et l’oméga, argument d’autorité repris en boucle sur les plateaux télé. Nos politiques semblent avoir oublié ce pourquoi ils sont faits : Décider après avoir pris conseil (sachant que les conseilleurs, comme dit le proverbe, ne sont pas les payeurs)

Le confinement général et brutal supplée aussi aux manques de moyens, notamment en matière de tests.

Notre voisine l’Allemagne semble avoir mis en place des mesures  plus efficaces :

« Depuis le début [de l’épidémie], nous avons systématiquement demandé à nos médecins de tester les gens », indiquait le docteur Lothar H. Wieler, président de l’Institut Robert Koch, lors de la conférence de presse quotidienne de l’organisation le 11 mars, cité par Euronews. Le pays dispose en effet d’une capacité de dépistage massive évaluée « par les autorités allemandes à 12 000 tests par jour » grâce à un « maillage territorial important de laboratoires », souligne Laurent Desbonnets. Des « drive » ont même été mis en place dans le pays, comme en Corée du Sud ou aux Etats-Unis, afin de tester rapidement de très nombreuses personnes, relève le New York Post.

Contrairement à la France, qui face à la hausse du nombre de cas suspects, a dû progressivement réserver les tests aux patients présentant des symptômes avancés.

Résultat : Lundi 16 mars, l’Allemagne recensait ainsi 6 012 cas confirmés, dont 13 morts (soit un taux de mortalité 0,2%), selon l’Institut Robert Koch, l’établissement allemand responsable du contrôle et de la lutte contre les maladies au niveau fédéral. La France comptabilisait dans le même temps 6 633 cas confirmés, dont 148 morts (soit un taux de mortalité de 2,2%), selon Santé publique France.

« Comme l’Allemagne teste davantage de personnes, y compris certaines qui ne sont pas tant malades, cela nous donne une meilleure compréhension du taux de mortalité », avance Thomas Schulz médecin à l’institut de virologie de Hanovre (Allemagne), interrogé par France info.

Au contraire, la France ne dispose que d’une capacité de 2 500 tests par jour, a indiqué à France Info la Direction générale de la santé, mardi 17 mars. Et seuls 70 laboratoires sont en capacité de traiter ces tests, a-t-elle précisé à 20 Minutes. Les autorités sanitaires ont donc progressivement réservé les tests aux patients présentant des symptômes avancés

Ainsi donc l’appel à la responsabilité des citoyens vient palier l’irresponsabilité chronique  et l’incapacité d’anticiper de nos dirigeants, devant lesquels nous avons reçu l’injonction de nous taire, de nous soumettre, au nom même de cette responsabilité.

 Les EPHAD désormais inaccessibles 

Pendant deux jours trop courts, la consigne concernant les visites aux parents âgés était de se rendre un par un, à des horaires limités, de se laver les mains avant et après la visite et de se tenir à une distance d’un mètre de la personne visitée.

Et puis, très rapidement la sentence est tombée : Plus de visite du tout. Or nous savons tous que les personnes déjà confinées dans les établissements et qui se rapprochent inexorablement de leur fin, n’attendent que la prochaine visite de leur famille, la principale note d’espoir qui leur permet de vivre ou de survivre.

Le mental étant le dernier ressort qui maintienne nos parents en vie. Si on le met à mal, malgré le dévouement du personnel de santé et

d’accompagnement, on les condamne à mourir d’ennui et de tristesse, un virus pourtant que l’on sait combattre avec un peu d’amour.

Ainsi, sous le prétexte de les sauver du virus, les vieux sont assignés dans ce qui ne devient pour eux qu’un mouroir…

Une solution à double tranchant pour Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). « Limiter encore plus n’est absolument pas souhaitable pour les gens parce que ne pas voir les gens qu’on aime pendant trois mois, c’est insupportable »

« Le bénéfice, évidemment, c’est que si on suspend les visites il y a peu de probabilité que le virus entre dans un établissement », estime Pascal Champvert. Mais il ajoute : « Le risque, c’est qu’on peut avoir des gens qui, pendant deux trois mois n’ont aucune visite ». « Est-ce que vous vous accepteriez de ne pas voir les gens que vous aimez, vos parents, votre famille, vos amis pendant trois mois ? Je ne suis pas sûr », conclut-il enfin.

Il faut ajouter que nos anciens sont en fin de vie, et qu’il est du ressort des vivants de les accompagner jusqu’à leur terme.

Il y aura des morts non comptabilisés, parce que « d’apparence naturelle », que l’on ne pourra certes pas imputés au COVID 19, mais au désespoir de nos anciens morts d’isolement et de tristesse, parce que les politiques s’en remettant à des spécialistes de la statistique virale auront jugé que c’était plus commode. Etait-ce si difficile de laisser au moins un référent par personne et de l’équiper de surblouse et de masque ? Ceux qui ont eu dans leur entourage, des malades immunodéprimés notamment dans le traitement des cancers ont pu  leur rendre visite avec cet équipement. Mais, ah oui, nous manquons aussi de surblouses et de masques…

Ainsi en va-t-il du père de l’auteur de cet article, héros de la 2eme DB, blessé, croix de guerre, médaille militaire, légion d’honneur, patriarche d’une centaine de descendants, qui se trouve mourant seul, loin de tous, alors qu’avant l’ordre de confinement il recevait au moins une visite par jour.