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Haute Trahison : L’Editorial de François Marcilhac

Sera-ce le scandale de trop, après celui de la vente du français Alstom à General Electric, pour laquelle Macron était déjà à la manœuvre ? Le personnel politique de l’hexagone pourra-il plus longtemps taire ce nouveau scandale alors que les Français ont pris conscience, après le bradage d’Alstom aux intérêts américains, de l’importance des questions de souveraineté et de base industrielle et technologique ? En tout cas l’Action Française, dont la première vocation est de faire reculer partout la trahison, ne se taira pas devant un nouvel acte antinational caractérisé que s’apprêtent à commettre ceux-là même qui sont chargé du bien commun national.

Car c’est bien le Gouvernement français qui s’apprête à faire passer sous propriété américaine un de nos fleurons, en l’occurrence, Latécoère qui, avec l’entreprise Photonis (qui conçoit des tubes intensificateurs de lumière dans les secteurs de l’aéronautique, de la recherche et de la défense), elle aussi dans le viseur, fait partie de nos actifs stratégiques. Comme telles, ces entreprises, relèvent de l’article L. 151-3 du code monétaire et financier qui soumet les investissements étrangers à une procédure d’autorisation préalable dans des secteurs limitativement énumérés, touchant à la défense nationale ou susceptibles de mettre en jeu l’ordre public et des activités essentielles à la garantie des intérêts du pays – l’article que Macron avait précisément refuser de faire appliquer pour brader le français Alstom aux Américains.

En l’occurrence, c’est à Searchlight Capital Partners (SCP), un fonds d’investissement américain spécialisé dans la High-Tech. Il rentre au capital de Latécoère en avril 2019 en remplacement simultané des fonds Apollo, CVI et Monarch à hauteur de 26% et 25% des pouvoirs de vote. Searchlight détient dans ses investissements la société Global Eagle, concurrente de Latécoère en Amérique du Nord. En Juin 2019, SCP annonce sa volonté de mener une OPA sur Latécoère. Le dossier annonce une volonté de monter à 73,65 % du capital et 74,27 % des pouvoirs de vote. Or Oliver Haarmann, « Founding Partner » de Searchlight est un ancien « Partner » du fonds KKR. Ce dernier, réputé être un fonds écran de la CIA via son dirigeant David Petraeus, s’était illustré dans le rachat, en 2017, de Morpho, filiale de Safran spécialisée dans la sécurité et la biométrie, ou avant cela le rachat des activités électroniques de défense d’Airbus.

Or Latécoère n’est pas que l’un des symboles fort de la France pionnière dans le secteur aérospatial. C’est une entreprise de taille intermédiaire de portée internationale  — 5 000 employés dont 3 000 en France —, travaillant avec les grands maitres d’œuvre mondiaux tels Airbus ou Dassault mais aussi Boeing, Mitsubishi et Embraer. C’est un fournisseur de rang 1, un sous-traitant spécialisé en aérostructures et systèmes d’interconnexion : la carapace et le système nerveux des aéronefs. À ce titre Latécoère est partis prenante dans la construction de l’avion militaire de transports multirôle (AMTM) Airbus 400M et du vecteur de chasse polyvalent Dassault Rafale, mais également des harnais (alimentation) des satellites militaires français du CNES. Outre la perte de savoir-faire via le déplacement des activités, la France s’expose également au passage de certains composants centraux de ses aéronefs, civils comme militaires, sous la norme ITAR2 américaine. Qu’est-ce à dire ? La Réglementation américaine sur le trafic d’armes au niveau international (en anglais International Traffic in Arms Regulations, ITAR) prévoit une norme  d’extraterritorialité juridique permettant au gouvernement américain d’effectuer des audits ou de bloquer la vente ou l’utilisation de n’importe quel produit fini ou plate-forme comprenant au moins 25 % de technologie américaine ou une technologie considérée comme sensible. Ainsi, une technologie française de pointe, indispensable à notre indépendance nationale, serait totalement passée sous dépendance américaine.

Il faut savoir également que Latécoère développe actuellement la technologie qui devrait remplacer la WiFi d’ici quelques années notamment en matière de protection des données et des réseaux.  Or la LiFi (Light Fidelity), technologie photonique, se positionne comme un suppléant voire une alternative à la Wifi d’ici dix ans ans. Ne produisant pas d’interférences et émettant un rayonnement plus facilement « escamotable » elle comporte de réels enjeux de cybersécurité et de fiabilité en milieux critiques : aéronautique, hospitalier, militaire… Sa vitesse très importante, jusqu’à 160 fois le débit Wifi et sa bande-passante gratuite et abondante lui confère également des applications et des capacités de déploiement commerciaux civils très prometteurs. Latécoère étant l’une des entreprises en pointe technologiquement et industriellement dans le domaine, la LiFi est considérée comme l’un des enjeux stratégiques de cette OPA hostile. À l’heure où nous écrivons, rien ne nous permet de penser que l’Etat s’opposera à cette OPA, sur laquelle les grands médias subventionnés se taisent. Ce serait pourtant un nouvel acte de haute trahison de la part d’un régime qui confirmerait, si peu de temps après le bradage d’Alstom aux Américains, qu’il est bien celui de l’étranger.  Il est vrai que le même homme est à la manœuvre.