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Trump, ami ou ennemi ?

Par Stéphane BLANCHONNET

Au-delà de sa personne et de son action, Donald Trump est devenu un symbole. Comme Poutine, la loi Taubira ou le Brexit, il permet à l’opinion française, qui en est friande, de rejouer une énième fois la bataille d’Hernani ou l’Affaire Dreyfus.

Pour les médias, les bobos, les profs d’anglais de l’enseignement secondaire, Trump est un crétin, un tyran, un raciste-sexiste-homophobe, un beauf, un diable. Pour tous ceux qui rejettent cette caricature et, plus généralement, le prêt-à-penser (et à haïr) diffusé par la gauche, il est à l’inverse paré de toutes les vertus, promu héros du bon sens et du patriotisme, pourfendeur du politiquement correct et du « marxisme culturel ».

Les uns et les autres privilégient une grille de lecture idéologique au détriment du seul angle valable, celui de l’intérêt national français. M. Trump est en réalité un politicien habile qui a su s’imposer aux oligarchies qui dominent l’Amérique et triompher de leur hostilité à son égard en s’appuyant sur le peuple, et un chef d’État tout aussi habile, qui défend avec talent et sans scrupules inutiles les intérêts de son pays, obtenant des résultats économiques et diplomatiques inattendus.

Dans une certaine mesure il peut nous apparaître comme un modèle : son conservatisme, son refus du diktat moral de la gauche, son patriotisme économique, sa défense des frontières, pourraient inspirer nos gouvernants dont l’action calamiteuse s’inspire hélas des principes contraires ! Mais il ne faut pas oublier que comme celle de Bismarck au XIXème, la politique, si inspirante et efficace soit-elle, de M. Trump est au service d’intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Les États-Unis, sous Trump aujourd’hui comme sous Obama hier, visent avant tout la conservation de leur statut de première puissance mondiale, tant militaire qu’économique. Il ne fait aucun doute que dans ce cadre, la prospérité et la sécurité de la France et de l’Europe, ne sont pas une priorité. Ceux qui attendent leur salut de Washington (ou de Moscou) se bercent d’illusions. C’est la France, la France seule, qui peut trouver les moyens de son redressement.

Article paru sur a-rebours.fr et dans Le Bien Commun