En France, on peut organiser une exposition sur le Che en plein cœur de Paris, qualifier ce tortionnaire et criminel, aux mains entachées de sang, d’« icône militante et romantique » comme le fit Mme Hidalgo en expliquant que c’est à l’image que l’on rendait hommage et non au personnage. Curieuse conception !
En général, lorsqu’un personnage fait l’objet de polémique au sujet de la pertinence de sa célébration, on essayait, jusqu’à très récemment, de trier chez lui le bon grain de l’ivraie, l’avant et l’après par rapport à un événement, le personnage public et l’homme dans son intimité, son action publique et ses écrits, que sais-je encore. Lorsque de Gaulle, Pompidou, Giscard et Mitterrand faisaient déposer une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain, ils n’agissaient pas autrement. Citons, d’ailleurs, Jack Lang en 1992, qui répondait aux critiques faites au Président Mitterrand de perpétuer cette tradition inaugurée par le Général : « C’est la mémoire de celui qui a été l’un des chefs de la Première Guerre mondiale et non la mémoire de celui qui a incarné un régime d’oppression insupportable qui est honorée. » Pour le Che, pas ce discernement, peut-être, tout simplement, parce qu’il n’y avait que de l’ivraie. Alors, on idolâtre un tee-shirt !
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