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Vie et mort du « Front républicain »

Crédits photo : Christian Hartmann/REUTERS

Le refus de Mélenchon de donner une consigne de vote et le « ni-ni » de certains ténors de la droite acte la défaite d’une stratégie de « cordon sanitaire » dont les origines remontent aux débuts de la IIIème république.

Le Front républicain est à la fois une mythologie ancienne et une discipline électorale qui remonte aux débuts de la IIIe République. Elle mêle considérations morales et bénéfices stratégiques et électoraux, appel au désistement et exclusion d’un parti de l «arc républicain». En 2002, il s’était mis en place après l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour. Cette fois-ci, des lycéens défilent en criant «ni Marine, ni Macron», Jean-Luc Mélenchon n’appelle pas publiquement ses militants à voter pour le candidat d’En Marche, tout comme des élus de droite tels qu’Henri Guaino, Guillaume Larrivé, Éric Ciotti. La pratique du Front républicain se délitait déjà depuis quelques années, notamment avec l’instauration de la stratégie du «ni-ni» par Nicolas Sarkozy.

Selon Frédéric Rouvillois, auteur d’Être (ou ne pas être) républicain (Éditions du Cerf) , le Front républicain est une «technique séculaire de marginalisation de l’adversaire par un mot qui porte à la fois une dimension consensuelle et sacrée.» «Dans la mesure où le terme républicain est extrêmement polysémique, pour ne pas dire flou, il est utilisé par certains hommes politiques, souvent de gauche, pour tracer la limite du débat démocratique. Il n’y a pas d’instance objective qui définisse ce qu’est un bon républicain. C’est une stratégie qui n’a pas toujours montré son efficacité».

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