On accusera volontiers l’auteur de ces lignes de tirer sur l’ambulance. Néanmoins, la déconfiture actuelle du candidat du PS nous oblige à ne pas passer à côté de ce qui se jouera au soir du 1er tour, lorsque le score de Benoît Hamon apparaîtra sur nos écrans.
Le moment de gloire de l’aile gauche du PS tendance Mouvement des Jeunes Socialistes fut donc court. Alors que les soutiens de Benoît Hamon pavoisaient le soir de leur victoire lors des primaires, ceux-ci ne s’étaient pas rendu compte que leur candidat n’avait été qu’un outil de l’électorat de gauche pour mettre en pièce Manuel Valls. Ils oubliaient en outre que la faible participation et la répartition spatiale du vote, fortement concentré dans les grandes villes – environ 50% des votes du second tour se sont concentrés dans des territoires qui représentent 25% de la population, territoires les plus riches et les plus éduqués – montrait à l’évidence que le résultat des primaires ne valait pas onction populaire.
Si donc, le revenu universel, le « 49-3 citoyen » et la légalisation du cannabis étaient des propositions fortes et pertinentes pour remporter un congrès du PS ou une primaire centrée sur l’électorat socialiste, il s’est aussi agit d’obstacles irrémédiables à la conquête d’un électorat plus large que les CSP+ de la fonction publique et les classes moyennes en voie de précarisation des périphéries urbaines.
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