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Harcèlement, mises à pied arbitraires… la détresse des « petites mains » de l’Elysée

L’émotion est forte à l’Élysée. Pas tant dans cette bulle de conseillers qui entourent le couple présidentiel, mais chez les petites mains, cette armée silencieuse qui fait tourner le Palais. Ils sont 825 « temps plein » à travailler dans la « maison du président », dont près de 300 gendarmes. Parmi eux, nombreux sont ceux qui connaissaient Frédéric, un agent du service « argenterie ». Vingt-trois ans d’ancienneté. Une vie à entretenir les couverts en vermeil, les assiettes en porcelaine de Sèvres et les verres en baccarat. « Au sein du service de l’intendance, la demi-douzaine d’argentiers a la responsabilité des objets de la table, raison pour laquelle ils peuvent finir très tard certains soirs » indique un cadre. Un vendredi de mars, Frédéric, la petite cinquantaine, a appris qu’il était limogé. « On lui a dit qu’il était remis à disposition de son corps d’origine[le ministère de la Culture]et qu’il allait perdre son logement de fonction quai Branly » détaille Patrick Pradier, ex et unique syndicaliste de l’Élysée. Le week-end qui a suivi, Frédéric s’est jeté sur les voies du RER. Il n’avait aucun papier d’identité sur lui. Sauf son badge de la présidence autour du cou. « Comment ne pas y voir un signe » estime Patrick Pradier, qui se fait porte-parole « du profond trouble qui secoue le personnel ». Frédéric a été hospitalisé dans un état grave.

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