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Affaire Araujo-Recchia : Le vaste complot des complotistes ? 

Par Olivier Perceval

A force de voir dans toute opposition une démarche complotiste, l’État ne serait-il pas atteint lui-même par cette curieuse maladie du complotisme ?

Nous avons diffusé une vidéo la semaine dernière sur l’arrestation brutale d’une jeune avocate qui a suscité quelques réserves suspicieuses et en parties justifiées de la part de certains de nos amis, effrayés par la perspective d’une compromission avec la sphère complotiste.

Il y a des termes qualificatifs mais peu qualifiants comme populisme, nationalisme et maintenant complotisme qui ont le pouvoir de vous couper du cercle convenu de la « bien pensance » médiatique.

Tout cela s’inscrit dans la fameuse lèpre qu’il faut éradiquer comme nous le confiait avec la bienveillance qu’on lui connait notre président. Pourtant, les affreux complotistes ont parfois le mérite de porter à notre connaissance des affaires bien troubles qui doivent être mises en lumière autant que possible.Et si nous devons encourir nous même le risque d’être traitésde complotistes pour avoir retenu des témoignages inédits, acceptons-en l’augure, après-tout, cette idée n’est rien qu’une idée devenue banale et très courante et : « les idées courantes,je les laisse courir ! »  disait Barbey d’Aurévilly.

Voilà les faits :

Me Virginie de Araujo-Recchia a été interpellée mardi à l’aube à son domicile puis gardée 48h dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure. Un procédé qui interroge, visant une des avocates les plus actives contre la politique de réduction des libertés à la faveur de la pandémie par l’Étatfrançais.

D’après ses amis, Me de Araujo-Recchia a déployé au cours des deux années écoulées une activité professionnelle intense pour dénoncer les violations des droits et libertés présentées comme nécessaires par les autorités françaises dans le cadre de la gestion de l’épidémie de Covid.  Outre la publication d’avis de droit, elle a saisi différentes juridictions pour des associations comme Bon Sens ou l’AIMSIB (association internationale pour une médecine scientifique, indépendante et bienveillante).

Elle fait également partie du regroupement d’avocats internationaux instruisant actuellement une mise en accusation des gouvernements et organisations internationales dans le cadre du Grand Jury de l’Opinion Publique mis sur pied par l’avocat allemand Reiner Fuellmich.

C’est dire si son interpellation puis sa garde à vue ont suscité une onde de choc, provoquant un vaste mouvement de soutien tant en France qu’à travers le monde. Le procédé a choqué tant sur la forme (Me de Araujo a été « embarquée » à son domicile, au petit matin, devant ses enfants) que sur le fond. Active en tant que représentante de plaignants dans le cadre de procédures en justice, de quoi Me de Araujo pouvait-elle bien être soupçonnée pour mériter un tel traitement ?

Dans un premier temps, personne ne pouvait même localiser l’avocate, pas même ses proches, ni les confrères avec lesquels elle travaillait

Qui est complotiste ?

On apprit mardi en début d’après-midi que Virginie de Araujo était placée en garde à vue dans les locaux de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure), 

Ce fut dans la presse que sortirent les premières informations : Me de Araujo serait soupçonnée d’avoir été en contact avec un réseau projetant un coup d’État pour renverser Emmanuel Macron ! Une pareille absurdité rappelle comment, en Suisse, la presse d’État avait essayé de faire croire que des « antivax » projetaient rien moins… qu’une prise d’assaut du Palais fédéral à la manière de l’invasion du Capitole à Washington !

Des médias subventionnés à hauteur de centaines de millions d’euros par l’état macronien n’en ont pas moins embouché les trompettes de la renommée : parlant tour à tour de Me de Araujo-Recchia comme « l’avocate des covido-sceptiques » ou encore « l’avocate proche des milieux complotistes » selon les termes de l’hebdomadaire Marianne, autrement dit seul l’état à le droit d’être complotiste.

Et libération d’en remettre une couche :

« Si on ignore encore exactement ce que la justice reproche à Virginie de Araujo-Recchia et si elle est liée, ou non, aux projets d’actions terroristes que Rémy Daillet et son groupe sont soupçonnés d’avoir préparés, l’avocate est déjà connue comme une figure des milieux covido-sceptiques. Proche du collectif Réinfo Covid, fondé par le médecin anesthésiste marseillais Louis Fouché, un groupe de désinformation qui milite activement contre la vaccination et les mesures sanitaires. »

On décèle dans cet extrait les bonnes grosses ficelles de la manipulation : on « ignore exactement ce que la justice reproche » à l’avocate, mais ses liens et relations avec des personnes et groupes vilipendés (de manière calomnieuse en ce qui concerne Réinfo Covid) suffit à jeter l’opprobre sur elle en suggérant une hypothétique culpabilité.

On amalgame de surcroît des personnalités plus ou moins sulfureuses au sein d’un même « groupuscule » avec l’intention de compromettre simultanément différents groupes honnis, comme le montre le titre transparent du quotidien Le Parisien :

« Gilets jaunes, avocate, naturopathe, ex-militaire : les profils hétéroclites des partisans du projet secret de coup d’État »

Ce qui a fait réagir sur twitter l’avocat et militant Juan Branco, conseil d’un des incriminés .

Les procédés de suspicion floue sont devenus monnaie courante. Ils reposent principalement sur l’exploitation de l’étiquette de « complotiste », trouvaille inspirée de la CIA… pour masquer les crimes d’État. A tel point que selon l’analyse savante de Lance de HavenSmith, professeur en sciences politiques, cette étiquette, lorsqu’elle fait florès, est l’indice que des crimes d’État sont en cours que les gouvernants et la presse main Stream cherchent à dissimuler.

L’essayiste et rédacteur en chef du Courrier des Stratèges EricVerhaege (un des meilleurs analystes du Great Reset, projet qu’il a lu avec ses lunettes d’énarque et d’ancien haut fonctionnaire) est pour sa part convaincu que le procédé utilisé contre Me de Araujo traduit une volonté d’intimidation et de « character assassination » (destruction de réputation) comme l’on dit en anglais. Et inaugure selon toute vraisemblance un cycle de montée en puissance de la répression des opposants à sa politique liberticide menée par le gouvernement français.

Me Virginie de Araujo-Recchia a finalement été libérée jeudi soir. Elle a fait savoir qu’elle s’exprimerait prochainement.

Rappelons à toutes fins utiles qu’elle a saisi différentes juridictions dans le cadre de procédures visant des membres des pouvoirs exécutif et législatif français (milieu que les observateurs appellent la « Macronie »).

Une avocate pugnace

Me de Araujo-Recchia a rédigé une première analyse (intitulée « Rapport terrorisme 2020 ») dans laquelle elle estimait que les agissements du gouvernement français relevaient juridiquement d’actes de terrorisme et crime contre l’humanité (atteinte volontaire à la vie et à l’intégrité des personnes, diffuser des substances de nature à créer un danger pour autrui, violations du Code de Nuremberg), d’apologie du terrorisme par médias et scientifiques en conflit d’intérêts, d’actes de maltraitance et de torture/traitements inhumains à l’égard des enfants.

Bien sûr, on peut critiquer la forme et la gravité des accusations, mais elle s’inscrit dans l’esprit légal de la liberté d’opinion en s’appuyant sur des arguments recevables, car elle n’est pas la seule à constater les manquements de l’État aux principes de libre circulation ainsi que la violente répression qui s’est abattue sur les gilets jaunes et des non-vaccinés que le président a envie « d’emmerder ».

Entre autres faits d’armes (juridiques) elle a ensuite publié un « Rappel à la loi » à l’occasion de l’imposition d’un passesanitaire puis vaccinal dont même Olivier Véran reconnaît aujourd’hui l’inutilité et que sa nature discriminatoire rendait parfaitement illégal.

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Me de Araujo-Recchia a également déposé différentes plaintescontre les acteurs de la dérive anti-démocratique en cours pour divers mandants.

Le Grand Jury de l’Opinion Publique

Surtout, elle participe activement aux travaux du Grand Jury, lequel, jour après jour, révèle et démonte implacablement l’envergure de ce qui apparaît de plus en plus comme une opération criminelle de grande envergure, préméditée depuis longtemps – c’est en tout cas l’hypothèse forte qui se dessine selon le communiqué inaugural de cette instance ad hoc.

Extrait :

« Cette procédure porte sur le peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle est appelée le « Tribunal populaire » de l’opinion publique ». N’ayant pas été en mesure de trouver un tribunal pour entendre les preuves réelles observées devant les tribunaux du système actuel, nous entreprenons cette procédure en dehors du système actuel, en nous fondant sur le droit naturel. Ceci, à son tour, est fondé sur la ferme conviction que chaque personne peut facilement faire la distinction entre le bien et le mal, et entre le vrai et le faux.

L’allégation principale repose sur le fait que : « les gouvernements du monde entier sont sous l’influence de structures corrompues et de puissances criminelles. Une entente a été établie afin de mettre en scène une pandémie planifiée depuis des années. Dans ce but, une panique de masse a été délibérément créée, soutenue par de fausses déclarations de faits. Une opération sociale psychologique « psy-ops » a été aussi conçue dont les messages ont été transmis et relayés par le biais des médias corporatifs.

Le but de cette panique de masse était de persuader la population d’accepter les soi-disant « vaccins » qui se sont entre temps révélés n’être ni efficaces, ni sûrs, mais extrêmement dangereux, voire mortels.

Les dommages économiques, sociaux et sanitaires que ces crimes contre l’humanité ont causé à la population mondiale peuvent être mesurés en quadrillions de dollars.

Cette procédure du Grand Jury sera menée par les avocats susnommés, avec l’aide d’un grand nombre de scientifiques et d’experts hautement respectés du monde entier et sous les auspices d’un juge du Portugal. »

C’est du lourd et on n’est pas obligé d’adhérer à cette attitude radicalement alternative, et surtout de conclure à une vaste machination mondiale, alors que vraisemblablement cela n’est porté que par des partisans d’un nouvel ordre mondial qui ne font pas nécessairement l’unanimité dans leur propre sphère. Klaus Shwab pas plus que Soros ne gouvernent le monde aujourd’hui, du moins pas encore, même s’ils disposent d’unelarge influence. Mais de deux choses l’une : Ou il s’agit d’une paranoïa maladive d’adorateurs du concombre persuadés que la terre est plate, et auquel cas on balaie d’un revers de main, ou bien, en dehors des initiatives discutables et des déductions qu’on peut juger un peu rapides et mal étayées « d’un tribunal des citoyens du monde », certaines accusations ciblées font mouche. Et c’est cela qui est susceptible d’irriter nos chers pouvoirs publics, au point de mettre une avocate en garde à vue.

Il y a là certes des relents de formules mélanchonienesauxquelles à l’AF nous n’adhérons guère, mais d’un point de vue factuel nous y trouvons des éléments qui ne doivent pas demeurer cachés, sous prétexte que ceux qui les dénoncent ne sont pas issues de nos propres chapelles et subissent l’opprobre. Cela serait faire preuve d’une étroitesse d’espritqui nous est étrangère.

Trop c’est trop

Nous ne pouvons bien sûr préjuger de ce qui est reproché à Me de Araujo. Mais l’hypothèse que l’avocate aurait trempé dans une conspiration ayant pour finalité un coup d’État est tellement peu crédible qu’il faut à ce stade en privilégier d’autres. Les progrès du Grand Jury et ce que ses travaux dévoilent semblent constituer un motif bien plus plausible pour expliquer la nervosité extrême du pouvoir en France.

Nous ne pouvons en tout état de cause rester sourds et aveugles devant ces faits troublants révélant la fébrilité de l’État Macronien . Il appartiendra à chacun de tirer  lesenseignement d’une dérive autoritaire palpable s’exerçant  contre les Français. Il fallait dénoncer l’imposture à quelques semaines du scrutin présidentiel et tant pis  si  on nous range parmi les complotistes, accusation usée jusqu’à la corde pour museler la libre expression au service du bien commun.