RÉINVENTER L’IDENTITÉ NATIONALE
L’horreur de l’actualité ne doit pas nous interdire de « savoir raison garder » selon la belle devise des rois de France. Car, devant cette convergence des luttes que la France doit assumer, en matière de politique intérieure et de politique extérieure, il convient de définir une politique de renaissance nationale.
Cette convergence des luttes où la sécurité de la nation doit se décliner à la fois au plan intérieur et au plan diplomatique, voire militaire, est en effet le fruit de près de cinq décennies d’une politique aberrante en matière d’immigration. Et bientôt, c’est d’un nouvel Alexandre que la France aura besoin pour trancher le nœud gordien que, conjuguant leurs efforts, nos élites économiques, politiques, judiciaires, administratives, médiatiques, culturelles, auront formé, aussi méthodiquement que follement et cela, sans que jamais le peuple français ait été consulté. Car la situation actuelle est bien le fruit d’une politique déterminée, préméditée, au plan mondial – nul besoin d’y voir un complot : la convergence des idéologies et des intérêts suffit – et, par répercussion aux plans européen et national.
Il n’est évidemment pas question de faire des « immigrés » des boucs émissaires. Il n’en reste pas moins que la présence en France d’un islamisme dont on ignore le réel degré de pénétration dans la société française est un problème importé. Le libéralisme est un bloc. Si de Gaulle et Pompidou, dans les années soixante, au lendemain de la guerre d’Algérie, ont accepté l’importation en masse de travailleurs immigrés, au départ en provenance essentiellement du Maghreb, c’est à la demande d’un patronat désireux de disposer d’une main-d’œuvre qu’il espérait bon marché et corvéable à merci. Bientôt, le libéralisme politique est venu au secours du libéralisme économique : la libre circulation des personnes et des biens est progressivement devenu un dogme qui s’est traduit par une porosité croissante des frontières, dogme sacralisé, dans les années 90, à la demande du socialiste Mitterrand dans le traité de Maastricht, mais qu’avait inauguré Giscard dans les années 70 en autorisant le regroupement familial que le Conseil d’État a très vite, lui aussi, sacralisé. Jusqu’au pacte de Marrakech, signé en 2019 par Macron, qui ouvre sans restriction aucune nos frontières à l’immigration, une immigration constituée, de plus, de populations qui, contrairement aux Italiens, Polonais ou Portugais venus en nombre en France aux XIXe et XXe siècles, ne partagent pas les fondamentaux de notre culture, notamment en matière de distinction du religieux et du temporel, propre au christianisme. Sans compter le détournement du droit d’asile avec la complicité éhontée de nos gouvernants et de la justice.
Deux autres phénomènes ont joué : d’un côté, Mai-68 et ses conséquences ont fini de fragiliser une identité culturelle dont la république, depuis un siècle, ne cessait d’attaquer les fondements, notamment au travers d’un laïcisme d’État – encore appelé « universalisme républicain –, idéologie ayant pour objectif de faire du peuple français, enraciné dans quinze siècles d’histoire, un peuple hors-sol – la république ayant pour mission première de faire table rase du passé pour inventer un peuple nouveau, un peuple déraciné sur son propre sol, la république et ses « valeurs » remplaçant une civilisation millénaire, dont le christianisme et, plus précisément même, le catholicisme, était le ciment.
De l’autre côté, la politique erratique des États-Unis contre les États arabes laïques, une politique favorisée par l’effacement diplomatique de la France de plus en plus derrière l’oncle Sam, a nourri un islamisme qui ne demandait qu’à enflammer le monde et qui a trouvé, en France, un terreau d’autant plus favorable auprès d’une certaine jeunesse immigrée, que la République, tournant le dos à toute politique d’assimilation à une France dont elle niait la culture et l’histoire, n’avait à leur proposer qu’à s’identifier à des valeurs évanescentes, le plus souvent contraires à leur propre culture. D’où le surgissement de zones de non-droit, de « territoires perdus », qui sont autant d’abcès au cœur de notre pays.
L’unité nationale est à réinventer, mais au sens archéologique du verbe « inventer », c’est-à-dire à redécouvrir. Quelques mesures de police, si nécessaires fussent-elles, n’y suffiront pas. Non plus qu’une diplomatie ferme contre des États islamiques qui, en appelant à boycotter nos produits, s’ingèrent dans nos affaires intérieures, considérant qu’ils peuvent placer notre pays sous surveillance religieuse. Comment la république, qui est la cause du problème, pourrait devenir la solution ?