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Les rapports police-État

Par Gérard Leclerc

Que les policiers soient en colère à la suite de déclaration de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et donc leur ministre, se conçoit aisément. Ils s’estiment désavoués en une période d’extrême tension psychologique. Qu’un « soupçon avéré d’acte ou de propos raciste » entraîne systématiquement une suspension, selon les propos du ministre, leur est intolérable. Qu’est-ce qu’un soupçon avéré ? Un soupçon est un soupçon. S’il est confirmé par une vérification sérieuse, ce n’est plus un soupçon, c’est une vérité. On ne suspend pas un policier sur un soupçon. Et par ailleurs, nos forces de l’ordre s’estiment également désarmées pour procéder à des arrestations de personnes violentes, si on leur interdit certaines pratiques physique. Une menace plane dans l’air : tout simplement laisser fuir les individus, dès lors que les moyens adéquats sont refusés à la police par le ministre de l’Intérieur.

Les polémiques actuelles semblent désarçonner le gouvernement et le président lui-même qui, pour le coup, ne veulent pas encourir le soupçon de complaisance pour le racisme. D’où d’autres propos pour le moins curieux de Christophe Castaner déclarant que des manifestations interdites peuvent être tolérées du fait d’une « émotion saine ». L’émotion primerait donc le droit ? Il n’est pas seul en cause. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, s’est exposée à la critique en invitant la famille d’Adama Traoré à venir parler avec elle place Vendôme. Elle a d’ailleurs reçu un refus bien ajusté d’Assa Traoré, la sœur d’Adama, qui a rappelé tout bonnement les règles juridiques élémentaires.

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