Un an, déjà ! Un an que Le Bien Commun a pris la relève. Lorsque je signais, le 31 janvier 2018, le dernier éditorial de L’Action Française 2000, alors même que, paradoxalement, nous ne cessions de nous développer au plan militant, certains ont cru que c’en était fini d’une aventure qui avait débuté avec la revue grise, durant l’été 1899, juste après l’arrivée de Maurras à la toute jeune Action française fondée l’année précédente par Maurice Pujo et Henri Vaugeois, jeunes philosophes patriotes républicains, dans les affres de l’affaire Dreyfus. Certains mauvais esprits avaient même rapproché la disparition de L’AF 2000 du retrait de Maurras du livre des commémorations nationales, pour le cent cinquantième anniversaire de sa naissance. C’était bien vu, en un sens, puisque ce retrait lança comme jamais l’année Maurras ! Comment aurait-il été possible, au moment où une jeunesse toujours plus nombreuse nous rejoignait — et continue de le faire —, que nous renoncions à faire paraître le seul organe qui éclaire l’actualité nationale et internationale à la lumière de l’empirisme organisateur et qui promeuve le rétablissement du seul régime qui ait, à travers les siècles, assuré la grandeur et l’indépendance de la France, la monarchie ? Car le nationalisme intégral n’est rien d’autre que la monarchie — entendons-nous : la royauté capétienne, celle qui, en mille ans, a fait la France.
Le Bien Commun n’a fait, depuis, que grandir, voire forcir, puisque sa pagination a déjà augmenté. Il n’aurait pu en être autrement, alors que, signe des temps, il a surgi au moment même où le pays réel décidait de passer outre le pays légal et ses représentants hors sol pour prendre directement la parole, tout d’abord sur les ronds-points, puis dans toutes les villes de France, en un mouvement la plupart du temps exemplaire et que le pays légal, surpris, puis désarçonné et enfin légitimement inquiet, voire paniqué, a criminalisé et réprimé durement. Une entreprise de diabolisation que nous connaissons bien, à l’AF : nos adversaires ne savent faire autrement que nous calomnier pour nuire à notre cause, qui est celle de la France.
Depuis douze mois, Le Bien Commun n’a cessé de se développer, dans la lignée de la presse d’Action française, mais toujours plus à l’écoute de notre temps et des préoccupations des Français. À peine commencions-nous à paraître, que le défunt comte de Paris saluait la qualité de notre revue, quelques jours seulement avant sa disparition. Aujourd’hui, l’actuel comte de Paris, qui incarne désormais l’espérance royale, n’a évidemment pas de plus fidèle soutien. Le bien de la France et de la famille royale est commun : c’est pourquoi nous nous emploierons toujours à relayer la parole du Prince et à amplifier son écho, une parole dont les Français ont déjà pu mesurer la force à de nombreuses reprises.
Nous ne saurions évidemment nous satisfaire de nos premiers succès. L’objectif d’une revue, qui plus est dont la publication même est conçue comme un acte de salut public, n’est pas tant, comme on dit ordinairement, de rencontrer son public que de l’élargir sans cesse : en l’occurrence, aux dimensions du pays réel. Il est impératif que chaque militant s’abonne et fasse abonner ses proches — membres de sa famille ou de son réseau amical, étudiant ou professionnel. Nous devons le plus rapidement possible revenir en kiosque. Or seul un fonds solide d’abonnés nous permettra de franchir cette nouvelle étape.
Car Le Bien Commun, dans les mois à venir, sera plus nécessaire que jamais. Déjà l’Action française fait éclater un nouveau scandale : après celle d’Alstom, la vente aux Américains de Latécoère, un de nos fleurons stratégiques. Macron, de nouveau, est à la manœuvre. Personne ne sait non plus, à l’heure où nous écrivons, quels seront les développements de la légitime colère du pays réel face à la désintégration économique, sociale et politique de la nation. Nous devons être armés pour réagir et peser le moment venu. Le Bien Commun est une de ces armes, voire notre arme essentielle.