Crédit photo: Emanuele Scorcelletti
Se sont ouverts jeudi les États Généraux de l’Alimentation (EGA) censés se poursuivre jusqu’à la fin de l’année en présence du Premier ministre, du ministre de l’agriculture et de l’alimentation et des représentants des producteurs, des distributeurs et des consommateurs ainsi que des ONG et des élus. Quel est l’enjeu de cette grande concertation?
Périco légasse: Sur la symbolique, c’est un événement majeur. Ces Etats Généraux de l’Alimentation, suggérés depuis une vingtaine d’années par tous ceux qui se mobilisent autour de ces enjeux fondamentaux, voire réclamés par certains dès après la crise de la vache folle, arrivent bien tard mais au moins ce gouvernement passe-t-il à l’acte. Il va sans dire que, sans Nicolas Hulot, on en serait encore à la chimère. Puisque l’on organise des COP (Conferences of the Parties) sur le climat, il est logique que l’on tienne aussi des EGA, tout cela étant lié. Surproduire pour surconsommer, et vice versa, tel est le credo du consumérisme néolibéral pour augmenter les profits du lobby agroalimentaire et ceux de la grande distribution. La formule peut paraître grandiloquente mais elle dit la stricte vérité. Nous assistons à la financiarisation de notre alimentation par la création de besoins inutiles et dévastateurs dictés par les marchés et la publicité. Un fléau qui dévaste notre agriculture, notre santé, notre environnement et réduit l’être humain au rang de chair à ingurgiter. La planète en crève, l’humanité en crève, car les dégâts sont calamiteux, mais qu’importe, les marchands de malbouffe et les marchands de médicaments, complices objectifs de ce système abominable (je vends de la maladie et toi tu la soignes avec l’argent de la sécu), cumulent des milliards de bénéfice. Nous transformons ce monde en camp de consommation. Et je pèse mes mots. Toute la société est interpelée. Tels sont les enjeux de ces Etats généraux.
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