Europe ou outre-mer, quelle géostratégie ?
Par Philippe Germain
La géopolitique raisonne en domination, hégémonie, espace vital et masse humaine critique. La géostratégie, elle, étudie les stratégies opérées sur un grand espace continental ou maritime.
La France étant définitivement sortie de l’espace de la vieille « question d’Orient », son implication est insignifiante dans la guerre des Arabes et Iraniens contre les Juifs. En revanche, sur le continent européen, elle est peu à peu entraînée dans la guerre entre Slaves ukrainiens et Russes. Parallèlement, son espace Pacifique est devenu un enjeu majeur dans la guerre sournoise livrée entre empires américain et chinois et la France subit les ingérences australiennes et chinoises. L’actuelle question géostratégique française porte donc sur les espaces outre-mer et euro-continental, où plusieurs empires pratiquent intimidation et cannibalisme vis-à-vis des nations.
L’école d’AF est légitime à répondre, au titre de sa défense de l’intégrité nationale incluant l’outre-mer et aussi de sa résistance à l’impérialisme européen. D’autre part, elle sait proposer des options géostratégiques. Pensons, avant 1914, à l’alternative Allemagne/Angleterre, continental/colonial de Kiel et Tanger, ou de 1925 à 1939 à l’Union latino-méditerranéenne (France, Italie, Espagne, Portugal) face au péril germanique, ou après 1952 dans Votre bel aujourd’hui à sa critique du projet d’union franco-allemande et de fédération européenne. Puis, dans JSF de 1985, Pierre Debray anticipe le déplacement du centre du monde sur les rives du Pacifique. Ce qui condamne l’Europe au destin de poumon capitaliste de l’empire russe sous sa tutelle pour préserver le « pouvoir blanc » face à l’immigration. Dans l’espace Pacifique, la stratégie mondialiste veut éliminer la France qui pourrait y créer l’équivalent de Singapour ou Taïwan, s’étant dotés de régimes fictivement démocrates. D’où la seule Europe à laquelle le destin de la France doit rester ancré : celle de l’Esprit. Enfin, en 1998, face au traité d’Amsterdam, Pierre Pujo prend l’option souverainiste, et du référendum réclamé par Henri VI. Alors quelle option est envisageable en 2024 ?
La France peut envisager de privilégier son outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Terres australes et antarctiques et Wallis-et-Futuna), au détriment du continent euro-otanisé en constante perte de vitesse, lâché par l’Empire américain et par le pape. Une Europe voyant la France comme son « homme malade ». À l’inverse, le Pacifique peut servir de tremplin à une grande ambition maritime, comme eurent les derniers Bourbon et Louis-Philippe. Notre domaine maritime couvre 12 millions de km2 et la France est le seul pays sur lequel le soleil ne se couche jamais. Dans l’immédiat, pour surveiller nos zones économiques et protéger nos droits internationaux, il faut renforcer tant l’Armée que la Marine nationale, construire des bases de défense, de ravitaillement et un arsenal d’entretien pour bâtiments de surface et sous-marins.
La Nouvelle-Calédonie est déjà une intéressante expérience de retour au droit du sang. Comme quoi tout peut être remis en cause, même les valeurs de la République. Elle peut aussi devenir le laboratoire du fédéralisme maurrassien, seul capable de régler le racisme anti-blanc de Kanak excités par l’importation de drogue de nos ennemis. D’autant que, dans le Pacifique, le jacobinisme n’a pas encore détruit les communautés locales, contrairement à la Métropole où il faudra repartir du peu qui demeure pour reconstruire la société. Ensuite, notre second gisement mondial de nickel peut permettre l’élaboration d’un ambitieux prototype néo-corporatif comme suggéré par le pape Jean-Paul II, mais aussi environnemental suivant le dernier manifeste du Comte de Paris. Un prototype néo-corporatif de l’industrie des métaux rares (niobium, tantale, tungstène, étain, lithium, cobalt et or en Guyane ; nickel, chrome et cobalt en Nouvelle-Calédonie) permettant de vider l’État-providence républicain des attributions qu’il est incapable d’assumer.
Surtout, surtout, la Nouvelle-Calédonie peut devenir l’avant-poste de la résistance anthropologique, cette « France contre les robots ». Car c’est dans les laboratoires bio-technologiques des rives du Pacifique, de Shanghai à la Silicon Valley, que dans une troublante connivence s’élabore l’homme augmenté et socialement surveillé. C’est donc du Pacifique qu’une alternative au transhumanisme doit être proposée au monde. Pourquoi pas à partir de la philosophie politique maurrassienne de compromis entre universalisme et personnalisme remontant à l’Antiquité ? C’est d’autant jouable que l’outre-mer est un espace peu infecté par le wokisme, hormis le décolonialisme ingéré par la Chine aujourd’hui et l’Australie hier.
Voici quelques propositions d’options pour une géostratégie novatrice, s’inscrivant dans un projet capétien ambitieux.
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