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Le congrès a vo(r)té

Par Olivier Perceval

Voilà, l’unité nationale est enfin réalisée autour de l’introduction de l’IVG dans la constitution. Il est rare de rencontrer cette unanimité en France.

Nous continuons cependant de penser que l’avortement est plus un geste de désespoir pour une femme qu’un acte libérateur. Il n’est pas dans l’ordre des choses qu’une mère se réjouisse de supprimer son enfant, quoi qu’on puisse penser de ce pseudo droit fondamental. Et comme on évoque à cette occasion Simone Veil, nous rejoignons ici la position très claire de Philippe de Villiers qui a confié sur CNews cet échange avec l’ancien ministre de la Santé à l’origine de la loi de dépénalisation de l’IVG :

« Elle m’a dit deux choses :

1/ « Relisez ma loi, Philippe, l’article 1 garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie, il ne peut être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité ». Cela veut dire que l’embryon est un enfant.

2/ « Ne vous inquiétez pas, le cadre est conditionnel, définitif et immuable. Ce sont 10 semaines, il y a un délai de réflexion etc. »

Tout cela a sauté. C’est désormais 14 semaines : la boîte crânienne de l’enfant à naître est écrasée.

Au nom de la liberté d’expression, il faut qu’il y ait une voix qui dise « Oui, c’est la tristesse ».

Comme souvent, hélas, je suis en avance sur l’humeur publique, mais j’ai le devoir de vous dire ce que je viens de vous dire parce que c’est notre avenir qui est en jeu : il faut défendre la vie. »

Ces propos laissent à penser que la deuxième victoire de Simone Veil, proclamée par le Premier ministre, ressemble plutôt à une défaite. La trahison des extrémistes, du Planning familial notamment, a emporté comme un torrent furieux les limites prudentes posées par celle qui repose désormais au Panthéon.

Donc, nous sommes navrés d’annoncer à l’immense majorité des Français qui célèbrent cet événement que nous ne boirons pas le champagne avec eux. La tour Eiffel pourra scintiller et nos dirigeants se congratuler sur le fait que la France est toujours la conscience du monde, de la guillotine égalitaire au coup de bistouri libérateur.

La République consomme la France en mesures plus impopulaires les unes que les autres, qui conduisent à la disparition de nos paysans, l’invasion migratoire, l’effondrement de l’école et du système de santé, l’augmentation de l’insécurité, la désindustrialisation et la dissolution des corps d’État, sans parler de la paupérisation des classes moyennes et de la vassalisation de Paris à Bruxelles.

Il fallait symboliquement créer un événement rassembleur en forme d’écran de fumée, et c’est à ça que servent les sujets sociétaux, ça ne coûte rien et ça permet l’illusion d’une « communion nationale » avec toute la grandiloquence d’une mise en scène habile et à peu de frais. Hier la célébration de Robert Badinter, héros national grâce à qui les criminels ont plus de chance de vie que les fœtus parfaitement innocents, et la panthéonisation du couple Manouchian, et aujourd’hui la constitutionnalisation de l’avortement.

Cette dernière affaire devrait en outre constituer un cliquet qui empêche tout retour en arrière. Ainsi, les autres revendications LGBTQIa+ s’appuyant sur ce socle, sur cette base inamovible, pourront progresser peu à peu jusqu’à ce que les contradicteurs soient eux aussi éradiqués par la mort sociale, et on aura une constitutionnalisation, pourquoi pas ? Des couples homosexuels…

Et pendant ce temps-là, tandis que nous vivons cet instant « historique », les familles françaises, elles-mêmes désacralisées comme cellules de base de la société, continuent de se décomposer, pour se recomposer et se décomposer à nouveau avec une moyenne inférieure à deux enfants par couple…

Et, bien sûr, devant ce désastre démographique, plutôt que de mettre en place une politique familiale vigoureuse, on compte sur les étrangers, nouveaux venus sur notre territoire, pour donner des enfants à la France. J’ai bien peur que les rires de joie (réels ou factices) se transforment un jour en larmes de détresse.