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La rubrique hebdomadaire de Philippe Lallement

N° 13 POLITIQUE D’ABORD ?

Laissons-nous gagner, et disons-le, dépasser, par l’actualité. Celle de la semaine passée…

De la crise de régime au changement de régime ?

Nous avons assisté au retour en force du “Politique d’abord”. Le groupe Bolloré n’y est pas pour peu, qui réalise quasiment une partie du scénario envisagé par Maurras dans L’Avenir de l’Intelligence. Ce groupe de presse à la sensibilité national-conservatrice a fait un sérieux trou dans la coque de la péniche Démocratie, déjà bien à la peine par les temps qui courent. Coup très dur pour la civilisation des Lumières et son idéologie dominante droit-de-l’hommiste.

Sans cacher notre plaisir sachons tout de même raison garder…Pourquoi le Politique d’abord ? Tout simplement car en l’espace d’une semaine nous avons assisté sur les plateaux de télévision et de radio à une véritable voie d’eau sinon dans les mentalités, ou tout au moins dans l’opinion courante, sur deux sujets : Les maintenant célèbres Black-blocs et la très à la mode « crise de régime » de la V° République.

C’est maintenant une évidence les black-blocs sont la seule réelle milice violente de la politique française et les manœuvres de la France Insoumise pour tenter de le masquer derrière des demandes d’interdiction du mouvement d’Action française sont décrédibilisées. Les black-blocs apparaissent pour ce qu’ils sont depuis toujours : une milice anarcho-guévariste armée sans réel projet politique mais avec une véritable stratégie : celle du chaos, pas si anodine que cela car elle donne le frisson aux esprits fragiles. Alors milice armée, mais par qui ? Pour le moment seule la police qui l’a infiltrée le sait. Ce qui est certain c’est qu’elle semble les ménager. Zéro arrestation pour les bassines… Des policiers blessés mais aucune arrestation des véritables meneurs venus d’Italie, d’Allemagne et d’Espagne semble-t-il… Passons au discours sur la crise de régime qui s’est répandu à grande vitesse dans les médias. Le président Macron n’existe même plus. Nous parlons bien ici de la “crise de la V° République”. Surprenant tout de même pour un régime fort (c’est même pour cela que l’Action française à fait voter OUI à sa constitution en 1958). Disons une république autoritaire (arrière Franco, arrière Salazar, arrière De Gaulle, arrière la dictature…), disons même une sorte de République monarchique aux pouvoirs dictatoriaux. Une V° république qui a su résister au putsch des généraux en 1961 et à l’insurrection de mai 1968. Alors pourquoi ce brusque discours sur la crise de Régime ? A cause, expliquent certains commentateurs, du rejet de l’utilisation du 49.3 qui aurait changé la donne… Allons, allons, notre Premier Ministre l’avait déjà utilisé dix fois sans que cela réveille qui que ce soit. Non, en réalité les commentateurs mesurent bien que c’est plus grave. Le refus de “l’assentiment” au vote démocratique est profond : 52% des français n’ont pas voté aux dernières législatives. Le Régime républicain est maintenant nu. Il repose sur la communication, le mensonge et l’instrumentalisation de la peur et cela se sait, cela se voit. Ce n’est pas la V° République qui est en crise mais bien la démocratie participative, le parlementarisme et son système des partis. CQFD.