Il faudrait quand même être sacrément gonflé pour continuer à appeler ça un couple. Ou alors ce serait un de ces couples horribles à regarder, du genre Michel Simon et Germaine Reuver dans La Poison, de Sacha Guitry (1951), un couple où l’un des deux met de la mort-aux-rats dans le verre de l’autre, qui est obligé de le poignarder pour survivre. Ou comme Gabin et Signoret dans Le Chat« , de Pierre Granier-Deferre (1971), lorsque la haine du vieux couple se coagule autour de la présence anodine d’un petit félin.
C’est ce qui est en train d’arriver à la France et à l’Allemagne, comme le rappelle une tribune libre du Comité Vauban dans La Tribune. Depuis longtemps déjà, ces deux-là font chambre à part. Oh, bien sûr, ils se prennent la main en public de temps en temps, comme jadis Kohl et Mitterrand, mais le cœur n’y est plus. « En amour, on est toujours deux, disait Pierre Desproges : un qui s’emmerde et un qui est malheureux. » La France est malheureuse, l’Allemagne s’emmerde, on y est. Dernier coup de canif dans le contrat de ce mariage boiteux : l’Allemagne est en train de verrouiller le contrôle des exportations d’armement au niveau européen, de sorte que les pays de l’Union ne pourraient plus, à terme, vendre de l’armement qu’au sein de l’Union européenne ou de l’OTAN.
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