Par Philippe Oswald (LSDJ)
Sans être réellement fracassante, voici une interview qui n’est pas passée inaperçue ! Dans Le Parisien du 30 juillet (en lien ci-dessous) le Pr. Delfraissy s’est livré à une forme de repentance sur la gestion de la Covid-19 par les autorités sanitaires pendant plus de deux ans et a réitéré ses propos dans différents médias (Franceinfo, RTL). Président du Conseil scientifique mis en place le 10 mars 2020 pour éclairer la politique gouvernementale, jusqu’à sa dissolution le dimanche 31 juillet 2022, veille de la sortie de l’état d’urgence sanitaire, il s’est livré à des confidences inattendues. « Jamais je n’aurais cru qu’elle [la pandémie] durerait si longtemps » a-t-il notamment reconnu. Voilà qui nous rappelle opportunément que la médecine est avant tout un art, alors que c’est au nom de « la science » que des mesures liberticides, certaines, absurdes, d’autres, inhumaines, nous ont été imposées. S’il loue les prouesses de « l’intelligence humaine » qui a « réagi de façon extraordinaire en produisant des vaccins, des médicaments, en séquençant », Jean-François Delfraissy concède qu’ « il reste de vraies énigmes scientifiques. »
Son principal repentir concerne le vrai/faux déconfinement des Ehpad en juin 2020. Alors que le pays avait été déconfiné le 11 mai 2020, les résidents des maisons de retraites étaient, eux, contraints de rester cloitrés. Les mesures avaient ensuite été assouplies pour les établissements « qui ne déclarent plus de cas possible ou confirmé de Covid-19 », expliquait Olivier Véran, alors ministre de la Santé. Avec de telles restrictions, le virus circulant toujours, les visites n’avaient été autorisées que le 15 juin, mais pas partout, et au compte-gouttes. « En juin 2020, lors du déconfinement dans les EHPAD, on a mis la santé avant tout, au détriment, peut-être, d’une forme d’humanité, ce qui a entraîné des syndromes de glissement, des personnes âgées qui se laissaient mourir d’ennui », commente Jean-François Delfraissy. « Cela me suivra tout au long de ma vie », ajoute-t-il. Pourtant, on aurait aimé le « cuisiner » sur ce qu’il pense du tri opéré entre les pensionnaires malades du Covid susceptibles d’être réanimés et les autres… Et de l’injection « humanitaire » du Ritrovil qui a expédié dans l’autre monde nombre de ces derniers, sans leur consentement, ni celui de leurs familles, et au grand scandale de soignants contraints d’euthanasier en catimini leurs pensionnaires… Lesquels ont été ensuite inhumés, avec d’autres, dans des conditions scandaleuses, sans leurs proches, avec pour tout linceul une housse en plastique…
Jean-François Delfraissy regrette aussi l’absence de concertation avec les Français sur les mesures sanitaires. « On aurait pu prendre des décisions avec les citoyens. Nous avons demandé de créer un comité, ça ne s’est pas fait. On aurait pu, par exemple, interroger les parents sur la réouverture des écoles ». « Mais le politique n’a pas souhaité le faire », a-t-il précisé sur Franceinfo. Cela aurait été en effet une bonne idée… Et ne parlons pas de tout le reste : revirements sur les masques et autres moyens de protection, sur le passe sanitaire imposé malgré la promesse du président de la République, sur les vaccins officiellement soumis au libre-consentement mais concrètement imposés sans états d’âme alors qu’Emmanuel Macron disposait d’une Assemblée nationale majoritairement à ses ordres. Allant plus loin dans la charge contre le gouvernement, le Pr. Delfraissy révèle sur Twitter que celui-ci a refusé trois fois la création d’un Comité Citoyen National sur le vaccin (« Une connerie, une bêtise politique ! »).