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C’en est donc (presque et pour combien de temps) fini !

Par Axel BUIS

Depuis lundi 14 mars : exit le pass vaccinal, deux ans précisément, après la date du 1er confinement comme si tout avait été calculé méthodiquement. Un peu de sérénité retrouvée, un peu de liberté recouvrée, un peu plus de joies (simple) partagées à venir…

« Fin du pass vaccinal à compter du 14 mars ».

Celui qui, jamais ne serait mis en œuvre dans notre pays, au nom des droits de l’homme et de la liberté, cette dernière ayant rang de valeur suprême gravée sur le fronton de nombreux bâtiments publics, s’est imposé par une action gouvernementale obéissant elle-même à un gouvernement inter-gouvernemental, planifiée et trouvant des imbéciles pour justifier sa mise en place.

Véritable outil de conditionnement d’un pays tout entier, il a permis à la fois de dompter des foules et de désagréger toute activité apportant de la socialisation, de la respiration à des individus qui en ont tant besoin. 

Il a surtout servi, hypocritement, d’alibi à tous ceux qui se sont présentés comme les plus dociles remparts du Covid et les champions du « vivre ensemble », alors qu’ils ne cherchaient qu’à maintenir, pour eux-mêmes, une vie sociale la plus intacte possible en continuant d’aller au cinéma, au restaurant et de voyager sans se soucier, au fond, du microbe qui les accompagnait gentiment et systématiquement et se diffusait dans le pays…

Nos grands parents avaient connu les tickets de rationnement, nous aurons, aussi, eu notre erzats d’humiliation. 

« Fin du port du masque en intérieur ».

Le jour de gloire (deuxième version) est arrivé… Enfin, pas pour tout le monde (une petite pensée pour les infirmières et agents travaillant dans les EHPAD notamment) et pas partout. On attend encore pour prendre le métro ou le train à visage découvert, ainsi que cela était obligatoire lorsque – avant – vous rentriez dans une banque. « Venez comme vous êtes », comme le disait la pub du MacDo. Ça nous faisait rire, mais cela était devenu la triste réalité d’une société mise sous cloche. Le mode « normal » devenait contraint de s’excuser d’être celui qui, pourtant parfaitement légitime, a été mis à l’écart (et au placard) de force, à coup de PV pour les récalcitrants, depuis deux ans.

Terminé, le stress de l’approvisionnement (à prix d’or) du pays en masques, puisque les derniers gouvernements successifs avaient placé le pays dans une position de créditeur vis à vis de l’étranger sur cette marchandise (ne présentant aucune sensibilité NDLR).

Fin du stress pour les enfants qui ont pu, depuis deux ans, oublier leur cahier de maths en classe ou leur carte de transport à la maison, mais surtout pas le masque… Il ne manquait plus, pour les enfants qui, par mégarde, avaient oublié le précieux sésame, de percevoir une crécelle auprès du CPE pour créer de la distance autour d’eux dans la cour de récréation dans l’attente de se mettre en conformité avec la règle ?

En attendant, toujours pas de nouvelle concernant l’application effective de la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010, qui stipule dans son article premier que « Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». Loi toujours en vigueur. Mais nous avons appris à ne pas en rester à une ineptie près.

Un renversement des valeurs s’est déroulé sous nos yeux. Une inversion des principes s’est imposée dans une société déjà en mal de repères : « Tiens, c’est vous qui êtes arrivée dans l’entreprise il y a un an et demi ? Je ne vous reconnaissais pas sans votre masque » … 

Il restera les irréductibles – ceux qui, seuls dans l’habitacle de leur véhicule, masque délicatement posé, bien tendu sur la bouche ET le nez) – qui n’ont retenu des annonces gouvernementales que le fait qu’ils conservaient le droit de continuer à porter un masque comme bon leur semble. Ce sont les mêmes qui gardent leur masque, sale, dans la rue, chez Leclerc en poussant leur caddie et continuent à ne pas embrasser leurs proches… Ouf.

« Les règles de distanciation sociale vont disparaître ».

Nous n’oublierons pas le matraquage médiatique qui a consisté à relayer avec force les publicités du gouvernement, celles-là mêmes qui fustigeait puis culpabilisaient les enfants et petits-enfants qui, tellement heureux de les retrouver, voulaient embrasser, sans filtre, leurs grands-parents… Rappelez-vous : on était à deux doigts de fusiller, pour l’exemple, ceux qui, sans inconscience aucune, voulaient entourer les grands parents qui ne demandaient rien d’autre que la manifestation de cet amour, quitte à ce que cela avance leur rencontre avec le gardien des portes du paradis… aussi faut-il avoir une foi et une grandeur d’âme accrochées à une espérance hermétique à la sinistrose ambiance. C’était, rappelez-vous encore, les préconisations débiles de Rémy Salomon, président de la commission médicale d’établissement AP-HP, qui incitait à partager la bûche de noël en deux et, pour la famille, adopter un format inédit : les uns, plus jeunes, dans la salle à manger et, pour les plus âgés, rien moins que la cuisine (en visio ?).

En pleine rue, une embrassade, en baissant légèrement le masque pour apporter un peu de fraîcheur et d’authenticité à cette délicate marque d’amour se retrouvait un peu trop vite criminalisée. Qu’il se doit déroulé dans un hall de gare ou sur le trottoir, avant que les époux ne se séparent, le bisou échangé provoquait des regards calomniateurs, des écarts (même !) des fois que le méchant virus ne saute jusqu’à vous à cette occasion… Une flopée d’insultes et – le summum – un appel au numéro 17 (gratis) pour faire constater la chose par des policiers, permettrait de terminer le travail et assainir une situation sanitaire nationale bien en peine. Les générations passent, les réflexes citoyens restent, comme pendant les heures les plus sombres de notre histoire de France.

Même les cultes, protégés au plus haut niveau par l’état, ont vu leurs droits élémentaires bafoués, au prétexte de la prudence et surtout de leur caractère supposé non indispensable, comme les pièces du Tartuffe dans nos théâtres, tout cela avec la compréhension et la complicité d’une hiérarchie catholique aux ordres…

Que reste-t-il de cette crise que l’on aimerait voir refourguée dans les poubelles de la gouvernance ?

  • Un gouvernement sur la plus haute marche du podium de l’incompétence, mention « infantilisation » ; « manipulation des masses » ; « cohésion anti-nationale », avec le prix spécial du jury pour la série télévisuelle et radiophonique offerte pendant toute cette période : « Ordre, contre-ordre, désordre ». Un casting d’exception pour une mise en scène remarquable. Seul reproche : que ce ne soit pas de la fiction…
  • des salariés qui, pour un nombre non négligeable, découvrent le télétravail et en profitent. Il aura fallu attendre deux ans pour en apercevoir l’escroquerie ou l’efficacité toute relative.
  • Des forces de l’ordre aux ordres qui ont dû, parfois malgré eux, relayer les directives gouvernementales en mettant de côté chacune des priorités qui déjà s’entassaient sur le coin de leur bureau. Ils ont fait preuve de souplesse, d’une capacité d’adaptation et de résilience aiguë, excellant dans la maîtrise de cette chansonnette un peu vintage ; « trois pas en avant, deux pas en arrière… ». Elles ont, aussi, eu leur lot de serviteurs ultra zélés, qui ont pu poursuivre leur engagement citoyen jusqu’au 13 mars, traquant les résistants attablés, sans laisser-passer, à la terrasse d’un café pour siroter une bière.
  • Des enfants stressés qui, pour les plus jeunes, pleuraient de n’avoir comme offre de sourire que celui parfois dessiné sur un bout de tissu orné de deux élastiques. Ou encore, ceux qui, timides, finissaient par renoncer à lever la main pour parler, tellement l’exercice de diction devenait difficile avec ce filtre omniprésent contre leurs lèvres.
  • Des étudiants et des jeunes travailleurs privés de la force du collectif, reclus dans leur cité-U, les yeux « albinos » à la fin d’une journée entière en visioconférence. Pas de restau-U pour se socialiser, pas de bière à se partager entre amis, ou de sorties en boite ou ailleurs. Heureusement, il y avait des soirées (clandestines) improvisées « très privées » où ils oubliaient toutes les règles de préconisation sanitaires élémentaires pour rire, partager, décompresser. Et vivre.
  • Des parents hystériques, enfin, qui, tremblant à chaque dépôt de leurs enfants en classe, ont dû apprendre la souplesse dans leur organisation familiale pour être en capacité de bouleverser la planification de leur agenda, interrompre sur le champ leur activité, courir à la pharmacie, tout cela masque sur le visage et gel hydroalcoolique dans la poche. Et vice versa.
  • Des chefs d’entreprise souples et imaginatifs, qui ont dû, pour ceux qui travaillaient dans des secteurs où cela était encore permis, poursuivre leur activité avec ingéniosité, en se souciant de ceux qui étaient placés sous leur autorité. Il y a ceux, dans le secteur de l’alimentation, qui été privé de leur activité et ont profité des aides offertes par le gouvernement et qui ont salué son soutien, avant qu’ils ne découvrent maintenant la facture. Salée. Ma pensée accompagne tous ceux qui ont vu leur activité, décrétée « non indispensable », s’arrêter net, en même temps que l’existence de leur entreprise. Plus dramatique, encore, l’arrêt net de l’existence même du chef d’entreprise lui-même, de désespoir.

Profitez, dégustez, ça ne va pas durer… Seules les échéances électorales à venir motivent cette levée d’écrou qui risque de se refermer aussi sec, dès que ces dernières seront passées. Un sujet de plus à évoquer au président Macron, lors des rencontres permanentes avec les Français qu’il leur a promis, à la seule condition qu’il soit reconduit sur un 2ème quinquennat…

Mais attention, prévient Elizabeth Borne, du gouvernement (en espérant qu’elle ne nous prescrira pas une piqûre pédagogique de rappel) : « il faudra continuer évidemment à appliquer les règles d’hygiène ». Pas d’économie sur le savon, ni sur les produits d’entretien, donc. Il faudra trouver des marges ailleurs pour pouvoir payer le plein de son véhicule.