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Critique cinéma

Par Guilhem de Tarlé

L’affiche : Compagnons, un film français de François Favrat, avec Najaa, Agnès Jaoui et Pio Marmaï.

Compagnons… D’abord un Nième documentaire sur les jeunes « des quartiers » (pour ne pas dire « issus de l’immigration ») dans les territoires perdus de « la République » (pour ne pas dire « la France »).
A côté de la toute-puissance des caïds et du trafic de drogue, il y a des jeunes à « réinsérer » (pour ne pas dire « assimiler).

Ce Compagnons est aussi, et surtout, un documentaire original, instructif et passionnant sur le compagnonnage.

Bref un regard plein d’espérance sur  le monde « créolisé », que fantasme Mélenchon, dont le salut ne vient pas d’une « start-up » à la Macron, mais d’une France, issue de jadis, enracinée dans ses métiers et ses traditions.

Depuis l’antiquité, sous des formes et avec des objectifs qui ont pu varier selon les époques, le compagnonnage a traversé les siècles avec ses « valeurs », ses rites et ses symboles.

Certes l’équerre et le compas, quelques éléments vestimentaires, la lecture à haute voix d’une charte, ses « mères » et son vocabulaire,  peuvent nous interroger sur ses liens avec la franc-maçonnerie, mais comment ne pas nous émerveiller devant ses « chefs-d’œuvre » ? Comment ne pas nous enchanter de ses chants ( et j’ai pensé, même s’ils n’en étaient pas, aux Compagnons de la Chanson) ? Comment ne pas avoir envie de les accompagner dans leur « tour de France », et les Berrichons, dont je suis, évoqueront le roman de George Sand Le compagnon du tour de France.

On a beaucoup parlé durant la campagne qui vient de (mal) se terminer de la ré industrialisation nécessaire de notre pays, mais celle-ci , précisément, ne doit-elle pas commencer par la revalorisation, nécessaire elle aussi, du travail manuel ? Ce long-métrage y contribue avec en prime un beau regard sur la fabrication du vitrail, bien supérieur au « street art » qui enlaidit nos villes et détériore le patrimoine.

Permettez-moi, d’ailleurs, à propos de l’art du vitrail, et en guise de conclusion,  de regretter que les prêtres n’appellent jamais à contempler les vitraux des églises pour y lire la Bible en « bande dessinée ».