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Rwanda: les angles morts du rapport Duclert

Le rapport ne regarde que d’un seul côté, estimant qu’une fois révélés et dénoncés les anomalies et aveuglements inhérents au mitterrandisme, nous avons apporté notre part de clarté et que cela suffit. Or, de cette manière nous renonçons, par moralisme et par conformisme à comprendre dans son ensemble l’histoire telle qu’elle s’est réellement déroulée.


Bien que les tragiques événements de 1994 m’aient plusieurs fois obligé à m’y intéresser, je ne suis aucunement spécialiste du Rwanda. Mais, au regard de sa bibliographie, Vincent Duclertne l’était pas non plus avant qu’il ne rédige un rapport que l’on ne cesse de célébrer, y compris l’auteur qui, dans ses interviews, semble penser que, grâce à lui, l’opinion française est passée de l’ombre (les préjugés de la « France-Afrique ») à la lumière incarnée par Paul Kagamé, qui n’a pas manqué de féliciter l’auteur de ce texte décisif.

En réaction à cette vantardise, qui n’est pas celle d’une personne mais de notre monde en général, je suis revenu à André Guichaoua, auteur dont l’œuvre sur la région est connue et reconnue mais dont je n’ai pas entendu dire qu’on l’ait nulle part interrogé sur la nouvelle vulgate. J’ai donc lu sa dernière somme, de 600 pages (Rwanda, de la guerre au génocide, La Découverte, 2010). Je l’ai fait laborieusement, à cause de la complexité du parcours (ce livre ne comporte pas de chronologie malheureusement) et à cause de la fréquence de noms de personnes pour moi imprononçables. J’extrais de cette lecture quelques points, des « acquis » historiques, je crois, qui me semblent mal compatibles avec le simplisme moral ambiant.

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