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Le scandale de la carte d’Identité bilingue

Un communiqué de Ilyès Zouari

Ilyès Zouari, nous communique deux questions écrites au parlement au sujet de la nouvelle carte d’identité nationale-européenne et bilingue français-anglais.

Pour info, ci-dessous deux réponses que j’ai reçues suite au communiqué inter associatif que j’ai envoyé (au passage), et après lecture des communiqués de Mme Bilde et de M. Lachaud, je leur ai rappelé ce qui suit : 

1 ) Je vous informe à ce sujet que le député de l’Aisne et SGP de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) M. Jacques Krabal a déposé la semaine dernière une question écrite au Ministre de l’Intérieur.

Celle-ci a été publiée au Journal Officiel de la République. Je vous prie de bien vouloir en trouver copie ci-dessous.

Texte déposé : M. Jacques Krabal alerte M. le ministre de l’intérieur sur le projet de nouvelle carte nationale d’identité, dont le caractère bilingue apparaît pour le moins inapproprié. En effet, selon l’article 2 de notre Constitution, la langue de la République est le français. Ce bilinguisme (français, anglais) sur un document qui symbolise notre nationalité française envoie un message désastreux quant à la place centrale que nous voulons accorder à notre langue nationale, facteur de cohésion sociale. Qu’en 2021, ce document puisse ainsi violer l’Ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 – plus vieux texte juridique français en vigueur faisant de la langue française la langue officielle de la France dans tous les actes administratifs et judiciaires est inacceptable. Les promoteurs de ce bilinguisme arguent que la carte nationale d’identité est aujourd’hui utilisée pour voyager au sein de l’Union européenne. Le service presse du ministère de votre ministère a même avancé que « l’anglais est, et demeure, une langue officielle des institutions de l’Union européenne, quand bien même le Royaume-Uni a quitté l’Union. Et que la carte d’identité devient un document de voyage au sein de cette dernière, ce qui suppose que ses mentions soient comprises dans le plus grand nombre de pays ». Or, la langue officielle des institutions européenne n’est pas l’anglais. Les réunions du Conseil européen et du Conseil de l’Union européenne sont interprétées dans toutes les langues officielles. Les membres du Parlement européen ont le droit de s’exprimer au Parlement dans n’importe quelle langue officielle de l’UE. Et les trois langues de travail du Conseil de l’Union européenne sont le français, l’anglais et l’allemand. A l’heure où la France s’emploie à favoriser le plurilinguisme dans les instances européennes, sujet qui sera l’une des priorités de sa prochaine présidence de l’UE, ce projet de nouvelle CNI va à contrecourant des efforts que tous les acteurs francophones mettent en œuvre, conformément à la volonté du Président de la République. Comment inciter nos partenaires européens à parler leurs langues et à apprendre celles de leurs voisins si nous considérons l’anglais comme la lingua franca ? Comment comptez-vous rectifier le tir pour garantir que notre langue nationale soit la seule à figurer sur notre carte d’identité ? Et à défaut, si nous n’avons pas d’autre choix que de suivre la directive européenne de 2019 concernant ce sujet, ne faudrait ¿il pas traduire l’intitulé en d’autres langues que l’anglais (alors que le Royaume-Uni nous a quittés) : des langues frontalières des pays de l’Union européenne comme l’allemand, l’espagnol et l’italien ? Rien n’obligerait, si on suit bien la directive, à traduire les rubriques de la Carte nationale d’identité. Ce serait un zèle inutile et aux effets néfastes car quoi de plus important que le nom ?

2) Sur la question de la CNI, je vous prie de bien vouloir trouver le communiqué de Madame Bilde :  https://rassemblementnational.fr/communiques/la-carte-didentite-bilingue-lultime-affront-a-la-langue-francaise/

La carte d’identité bilingue : l’ultime affront à la langue française.

Peut-on sincèrement s’indigner que la France et sa langue ne jouissent plus de l’aura qui fut jadis la leur quand notre propre Président donne le ton pour la mépriser ?

On avait passé à Emmanuel Macron, bon gré malgré, son penchant pour les anglicismes, ou sa petite pique envers la culture française dont il affectait d’ignorer jusqu’à l’existence.

On a eu tort. En témoigne la dernière foucade de la Macronie : la carte d’identité bilingue anglais-français. Certes, la presse a eu tôt fait de voler à la rescousse de Marlène Schiappa, qui a dévoilé ce projet le 16 mars dernier en pleine semaine de la francophonie.

L’innovation ne serait donc pas anticonstitutionnelle. S’y opposer relèverait même d’un « chauvinisme mal placé », nous assurait un professeur de droit à la retraite, cité dans la presse quotidienne. Bref, le chef d’accusation de « Gaulois réfractaire » n’est décidément jamais loin face à qui a l’audace de s’élever contre la domination sans partage du « globish ».

De fait, cette proposition est une forfaiture au regard des décennies d’investissements dans la francophonie sur notre sol et à travers le monde. Doublée d’une absurdité du reste, puisqu’elle intervient alors que tout semble sourire à la langue de Molière. Elle pourrait même devenir le troisième idiome mondial d’ici à 2050, du fait du dynamisme démographique de l’Afrique.

Au Parlement européen, je continuerai à m’opposer au recours systématique à l’anglais parfois imposé au mépris de la volonté des élus, ou de certains fonctionnaires des institutions. Mais n’est-il pas consternant de se voir ainsi désavoués par notre propre Président, alors même que ce combat nous place dans le sens de l’Histoire ?