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Pour en finir avec le rapport Stora

Par Jean Monneret

Notre Président est passé maître dans l’art d’affirmer une chose et son contraire. Ainsi, dans l’entretien accordé à L’Express qu’analyse Madame Levet, il déclare ne pas être partisan du multiculturalisme, MAIS, tout est là, il dit croire à une politique « de la reconnaissance des identités ». Lui qui a proclamé jadis, tout benoîtement, qu’il « n’y avait pas de culture française » compare aujourd’hui  cette dernière « au fleuve principal » flanqué bien entendu « de ses affluents ». Voilà qui paraîtra bien innocent à certains. Qui  ne voit pourtant que le modèle français qui faisait de notre langue, de notre histoire, de notre littérature, de notre mode de vie, le seul ciment du peuple a vécu ? C’est là une révolution culturelle.

Comment se situe le Rapport Stora dans cette salade ?

Pour répondre valablement à cette question, il faut d’abord fermer les yeux et imaginer.

Imaginons que les préconisations les plus corsées de Stora soient retenues.

a/ commémoration de la journée du 17 octobre 1961.

b/ identification des lieux d’inhumation des condamnés à mort exécutés. (Lesquels deviendraient illico des lieux d’hommage et de commémoration).

c/ faire des lieux d’assignation à résidence en France métropolitaine des lieux de mémoire. 

d/ organisation d’un Colloque international d’hommage aux opposants à la guerre d’Algérie ; Mauriac, Mandouze, Ricoeur, Sartre etc…

e/ panthéonisation de Gisèle Halimi, grande dénonciatrice de l’Armée française.

Ceci serait un chef d’œuvre de désinformation ; le mot repentance ne serait pas utilisé mais la chose serait partout. Y compris dans les manuels scolaires que B.Stora se garde d’oublier.

  Le Monde a  récemment publié un article saluant la suggestion que soit publiée une liste d’Algériens musulmans disparus pendant le conflit. (Du fait des activités de l’armée Française bien sûr. Une liste des harkis disparus ne présenterait sans doute pas le même intérêt pour les auteurs)

Le journal indiquait qu’une telle publication vaudrait reconnaissance (sic).

Le GRFDA, qui n’arrive toujours pas à donner un statut officiel à sa liste d’Européens disparus du fait du FLN, appréciera.

Quel rapport avec le multiculturalisme dira-t-on ?

Très simple : multiculturalisme et repentance se nourrissent l’un l’autre. Si d’autres cultures doivent s’affirmer en France, il faut que la culture traditionnelle, canal historique, des Français autochtones soit amoindrie. Il se trouvera bien un phraseur disponible pour dire que le fleuve n’est rien sans les affluents.

Du moins, est-ce ce que pensent nos élites : la France, nation éminemment coloniale doit purger son passé, pour pleinement vivre son avenir pluriel.

(A suivre.)