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Non, l’assassin de Victorine n’est pas un « père de famille ordinaire »

On le sait, le métier de journalistes est, hélas, en France, parmi les plus impopulaires. Selon un sondage récent, les Français ont ainsi jugé anxiogène et catastrophiste le traitement du coronavirus par les médias. Ils sont même 60 % à juger la couverture trop importante. Que l’on se rassure, la « grande » presse ne fait pas toujours dans la tragédie dramatique, elle sait même être souvent euphémisante et incroyablement optimiste.

La preuve par le choix des mots.

Le 1er octobre, BFM TV nous apprend qu’« une bagarre éclate dans une salle du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis : un élève de première technologique âgé de 20 ans a poignardé l’un de ses camarade (sic) âgé de 16 ans ». Ce n’est pas très gentil. Copier sur le voisin, lui piquer une bille, lui tirer la natte, le bousculer à la cantine, passe… mais le poignarder, non, vraiment, ce camarade de classe dépasse les bornes. Penser à lui faire copier vingt fois sur l’ardoise Velleda « Le couteau n’a pas sa place à l’école en dehors de la cantine, je le laisse à la maison », ça lui servira de leçon. Il est vrai qu’on a connu dans les goulags des « camarades » fort peu amènes à côté desquels celui-là, malgré son arme blanche, peut passer pour presque sympa. Il est vrai que puisqu’on en parle, c’est sur le terreau de Seine-Saint-Denis que le Parti communiste en mal d’électeurs essaie de se faire la cerise, et que l’on trouve sans doute donc là-bas quelques camarade de (lutte de) classe.

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