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L’Afrique Réelle n°120 – Décembre 2019

Sommaire

Actualité :
Vladimir Poutine enterre le « discours de la Baule »
– Le grand retour de la Russie en Afrique
– Une stratégie de désencerclement qui a commencé en Méditerranée
– La realpolitique russe en Afrique ne date pas d’aujourd’hui

Dossier :
Le suicide démographique de l’Afrique
– L’exception démographique africaine
– Le planning familial ou l’apocalypse
– Quand la démographie bloque le développement
– Le cas du Sahel
– Radiographie de l’explosion démographique de l’Afrique

Par Bernard LUGAN

Editorial de Bernard Lugan

Les derniers échos qui nous parviennent de Libye montrent que le retour de la Russie s’accélère et qu’il semble même se faire en « fanfare ».
Après ses succès en Syrie, la Russie parait en effet vouloir s’impliquer directement dans la question libyenne. Deux indices permettent de le penser :
1) Moscou vient d’envoyer des   « conseillers militaires » afin d’épauler les forces du général Haftar. Vladimir Poutine aurait en effet très mal pris l’intervention des forces spéciales turques qui, il y a quelques semaines, avait empêché son allié de prendre Tripoli, la capitale libyenne. Depuis, via Misrata, Ankara a acheminé des chars, des drones et des hélicoptères. 
2) Second indice, plusieurs responsables de Misrata, ville étroitement liée à la Turquie, auraient compris que l’intervention russe allait donner la victoire au général Haftar. Or, Misrata est détestée par les tribus kadhafistes qui combattent aux côtés du général. Ces dernières n’ont en effet pas oublié que ce furent les milices de cette ville qui lynchèrent ignominieusement le colonel Kadhafi après l’avoir sodomisé avec une baïonnette. Voilà pourquoi, Fathi Bachaga, ministre de l’Intérieur du GUN (Gouvernement d’union nationale) installé à Tripoli, et homme chargé de la défense de la capitale, aurait décidé de changer de camp et d’abandonner le GUN pour traiter avec le général Haftar. Afin de sauver l’autonomie, et peut-être même l’existence de la cité-Etat. Ce changement de politique sera-t-il accepté par les Frères musulmans qui dominent à Misrata et par leurs soutiens turcs ?

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