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Affaire Méric : quand la justice se pique de combattre « la bête immonde »

Des peines anormalement lourdes

Après une semaine de débats, la Cour d’assises de Paris a donc rendu son verdict dans le dossier concernant la mort de Clément Méric. De façon surprenante ont été prononcées des peines très lourdes, sans commune mesure avec celles que l’on rencontre habituellement dans les affaires de violences similaires. Il n’y a pas lieu de s’en réjouir, au contraire. Force est de constater qu’après une conduite d’audience empreinte de partialité, les 11 ans de prison infligés à Esteban Morillo et les 7 à Samuel Dufour, l’ont plus été au regard de leur passé de skinhead qu’à celui des faits qui leur étaient reprochés. Ce qui en fait malheureusement une décision incontestablement politique.

Rappelons brièvement les faits tels qu’ils ont pu être exposés à l’occasion des débats largement répercutés par la presse. Deux groupuscules violents et antagonistes se sont confrontés à l’occasion d’une vente privée de vêtements dans un appartement du quartier Caumartin de Paris. Une bagarre de rue s’est déclenchée à l’occasion de laquelle le skinhead Esteban Morillo, a porté deux coups violents au visage de Clément Méric, jeune étudiant appartenant à la mouvance « anti-fas ». Dont la tête lors de sa chute, a heurté un élément de mobilier urbain, ce qui a entraîné son décès. Les rôles respectifs dans l’affrontement ont été à peu près cernés, la volonté initiale d’en découdre étant plutôt du côté des « anti-fas », et Clément Méric ayant participé directement à la bagarre. Restait en suspens la question de savoir si Morillo avait frappé à l’aide d’un poing américain, ce qui aurait constitué une arme par destination. Les débats n’ont pas permis de l’établir, ce qui n’a pas empêché la Cour de retenir la qualification de violences avec arme.

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