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Un an après, ce que nous dit le martyre du père Hamel

Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP

Moreno avait prévu d’assister à la messe ce 26 juillet 2016. Mais une affaire l’a retenu ce matin-là. Il était trop tard pour aller à la petite église de saint Étienne du Rouvray. Trop tôt peut-être pour mourir… Un an après, Moreno est toujours sous le choc même s’il vient de retrouver enfin le sommeil.

Le père Jacques Hamel, il le connaissait bien. C’était même lui qui avait enterré ses parents. Depuis le meurtre sauvage du vieux prêtre, Moreno ne peut plus s’arrêter de prier. Matin et soir, comme une médication obligatoire. Il n’a rien vu Moreno ce jour-là. Mais il a tout compris du «sacrifice» – comme il dit – du père Hamel. Il raconte une troublante anecdote. Quand l’église a été rendue au culte, Moreno s’est approché de l’autel en tremblant pour communier. À l’endroit même où les islamistes avaient égorgé le père Hamel. Mécaniquement, il a regardé sous ses pieds les marches en bois. Et, dans un interstice, il a deviné un filet de sang… Celui des martyrs, comme on dit.

Mgr Dominique Lebrun, l’évêque des lieux, ne dit pas autre chose d’ailleurs. Après la mort du père Hamel, il s’est mis à regarder tout autrement la représentation, un peu naïve, de l’agneau immolé. Elle se trouve dans sa cathédrale, dans la chapelle du saint sacrement. L’agneau immolé et puis le sang qui coule dans un calice. La mort de Jésus et celle du père Hamel, c’est exactement la même chose selon les termes de l’évêque. Comme si l’affreuse attaque du 26 juillet avait métamorphosé les symboles en réalité.

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