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L’homme augmenté, fantasme d’un monde qui rêve d’abolir la mort… de quelques privilégiés

Dans le film Transcendance, l’esprit d’un scientifique transhumaniste est transféré sur un ordinateur quantique qui devient un être immatériel omnipotent.

FIGAROVOX.- Elon Musk, le patron de Tesla et Space X, a annoncé fin mars le lancement de Neuralink, une entreprise destinée à augmenter le cerveau humain au moyen d’implants cérébraux. Le cyborg est-il une réalité de demain?

Mathieu TERENCE.- Elon Musk est, avec Mark Zuckerberg, l’un des principaux argentiers du transhumanisme. Rien d’étonnant à cela. La Silicon Valley a repris le flambeau, en Californie, du millénarisme que prônaient il y a quarante ans les tenants du New Age à San Francisco. Simplement leur idéal est aux antipodes de celui, mystique, spirituel et anti-consumériste de ces oncles spirituels. Il est scientiste, matérialiste, et ultra-libéral.

Au fond, rien là que de très logique: le self made man absolu, tel que Musk l’incarne de façon relative et triomphante, est bel et bien le transhumain. Cet IGM (individu génétiquement modifié) fait de sa personne sa propre petite entreprise dont l’unique but consiste à être le plus rentable possible dans le monde dans lequel il doit s’intégrer. L’ «homme augmenté», que les neurosciences et le génie génétique rendent plausible aujourd’hui , est le fantasme d’un monde qui, au lieu de savoir donner à vivre une vie vraie, complète, libre, choisie, ou même simplement digne, à l’ensemble du genre humain, a pour but d’abolir la mort de quelques ressortissants, privilégiés.

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